L’EFFET SUR MOI DE GRANDS PERSONNAGES

Aix-en-Provence, 20 janvier 2014

 

9 présents

 

La découverte de Jésus m’a aidée à regarder l’autre d’une autre façon. C’est peut-être pour cela que Mandela m’est apparu comme une lumière, qui permet à chacun de mieux comprendre ce qu’il a en lui. Pour moi, c’est une lumière profonde, qui me donne de la force, avec ce que j’ai en moi de passionné.

 

J’ai eu deux enfants malgré les risques médicaux. Avec l’amour j’entends la tendresse, avec les Pingouins j’acquiers la conscience

 

Le premier nom qui me vient est celui de Bernard Moitessier, parce que son livre est le premier que j’ai lu et qu’à l’époque l’aventure était risquée et le risque de repartir de zéro était accepté. Sans risque ni aventure, il n’y a pas d’accomplissement des rêves

 

Le second nom est celui de Georges Brassens, pour la guitare et la poésie ; puis Dali, qui avec son mélange de précision extrême et de délire m’a fait aimer la peinture. Jésus et les apôtres ont structuré ma morale et le sens de l’amour. Je n’ai pas trouvé de noms d’hommes politiques, car ce sont des symboles et chacun y trouve ce qu’il veut.

 

Pour moi, un grand personnage est quelqu’un qui m’a rendue intelligente par sa vie ou son action : Jésus, St Jérôme, St Vincent de Paul ; des poètes : Homère, Brassens, Brel, Prévert, La Fontaine ; des compositeurs : Beethoven, Purcell, Fauré, qui suscitent le spirituel. Charlemagne et Gutenberg, pour la technique de l’écriture ; en politique, Louis XIV, De Gaulle. Je me méfie de l’actualité car les media et les puissances fabriquent des hommes et des images.

« Mes » grands personnages sont ceux qui provoquent chez moi un sentiment d’admiration et une forte émotion de type joie. Quand il y a des événements qui marquent – y compris à titre rétrospectif – la vie et l’action de ces personnages, j’ai des larmes qui me viennent. Ce qui à mes yeux les caractérise, c’est le bien qu’ils ont fait au niveau planétaire par leur courage, leur énergie ou leur talent : des hommes politiques, des résistants, notamment ceux qui sont restés muets sous la torture, des scientifiques (pour autant qu’ils aient su rester modestes et désintéressés des honneurs et de l’argent).

 

Je n’ai peut-être pas de vrai modèle, mais des noms de gens qui m’ont marquée, y compris des grandes femmes. Je pense notamment à cette femme qui a fondé l’ordre des religieuses qui m’ont élevée. Elle a réussi à donner un sens à sa vie, malgré les curés et les autres. Je pense aussi à Simone Weil qui a été attentive à la détresse des femmes, bien que je sois contre l’avortement (mais il est vrai que j’ai grandi dans un milieu protégé), et à Etty Hillesum, intellectuelle juive hollandaise (auteure de « Une vie bouleversée »)qui allait aider les juifs internés pendant la guerre. Parmi les hommes : des poètes (Léo Ferré), Van Gogh, Jésus, homme libre qui nous invite au respect de soi même et à celui de l’autre.

 

Deux hommes pour moi : Henri Grouet (l’abbé Pierre) qui a bouleversé les habitudes de charité, notamment en sauvant un suicidaire en lui donnant du travail. Je continue à tenir le magasin de la communauté d’Emmaüs et je suis fier d’avoir des amis compagnons. Certain sont venus me voir à l’hôpital après mon accident de santé.

Puis Jean Volot qui a dit : « Tous les apôtres se sont fait trouer la peau, donc je les crois ». Les juifs avaient 630 gestes quotidiens à accomplir ; Jésus a fait sauter les barrières ; il m’a libéré des chapelles et m’a aussi montré qu’il ne fallait pas avoir peur de la mort, à découvrir le moment venu, avec curiosité pour mon cas.

Un grand homme est quelqu’un qui a laissé quelque chose après son passage. Après Jésus, il y a pour moi André Malraux et Saint Exupéry, car les deux sont allés au bout de leur idéal. J’aime cette phrase de Malraux, qu’on retrouve aussi chez St Ex: « Juger, c’est de toute évidence ne pas comprendre, parce que si on comprenait, on ne pourrait pas juger ». Il y a aussi certains hommes de pouvoir : Henri IV, (mais pas Louis XIV), Napoléon. Aujourd’hui on manque de grands hommes politiques, on ne les discerne pas bien.

 

J’ai été élevée dans un cocon sans référentiel culturel ; puis j’ai vécu ma vie sans m’en préoccuper, mais aujourd’hui, je retrouve des repères : Simone Weil en politique. Je suis souvent émerveillée par les compositeurs de musique : l’inspiration de ces gens atteints de grâce est un bienfait pour l’humanité. Je suis navrée de voir que les media ne mettent pas en avant les gens qui font de bonnes choses. Je pense en particulier à ce chef d’orchestre qui va former des enfants dans les favelas.

 

Je n’ai pas de nom qui sorte de mon chapeau. J’ai une admiration sans borne pour des inconnus qui ont fait des choses extraordinaires : des gens qui ont été torturés (Jean Moulin, par exemple). Il y a aussi les gens qui m’ont aidé à être moi-même : Gide, Montherlant, Dominique Fernandez, bof pour les musiciens contemporains. Ceux que j’admire sont plutôt des inconnus. Pierre Clostermann (pilote de chasse pendant la guerre) m’a marqué, alors que je ne suis pas militariste ; c’est juste parce que c’était mon premier livre.

 

Témoignage d’un Pingouin qui n’a pas pu participé à la réunion.

D’abord, il y a Jacques-Yves Cousteau qui a imprégné toute mon adolescence et sans qui je ne saurais rien de ce monde sous-marin qui a une immense place dans ma vie.

J’ai, par mes amis de Manosque, été très influencé par les idées non-violentes de Gandhi, son disciple français Lanza Del Vasto (créateur de la communauté de l’Arche) et son successeur et ami personnel Jean-Baptiste Libouban.

Je peux aussi témoigner de l’influence sur moi des grands humanistes du XXe siècle : Jaurès, Léon Blum, Mendès… mais aussi De Gaulle pour lesquels j’ai le plus grand respect.

La liste n’est pas exhaustive mais je terminerai par le Christ (qu'on soit chrétien ou pas, je le considère comme l’un des (ou LE !) plus grands juifs de l’humanité) et ses disciples : Jean-Paul II et Guy Gilbert.