GRENOBLE
Réunion APMA du lundi 25 novembre 2019
13 présents, 2 excusés.
Je change / j’ai changé
Le vieillissement
Ai-je changé ? En mieux ? En pire ?
Maladie, vieillissement, naissance, mort.
- Quand je me regarde dans la glace j’ai changé, quand je regarde en moi je n’ai pas changé. Cependant cette année je commence à sentir mes limites physiques. J’essaie de rester en prise avec la société, discuter avec les plus jeunes, m’intéresser à l’avenir.Je suis moins irascible qu’autrefois, écoute plus, suis plus cool. Je choisis parmi les outils modernes (le téléphone, mais pas face book).
- Je suis moins optimiste. Je me sens diminuée, pas physiquement, mais dans la tête. Ainsi j’oublie les noms. J’envisage la mort sereinement. Je ne veux pas être seule dans notre grand appartement.
- Depuis ma chute, je ne suis plus comme avant. Le docteur dit « le temps va vous guérir ». La maladie de mon mari est angoissante. Ma force est la prière. Avoir confiance aux enfants.
- On a changé physiquement et évolué intérieurement. J’ai pris conscience de la fragilité de la vie, surtout à la naissance de notre premier enfant. Je n’ai pas une grosse santé. Je regrette de ne pouvoir faire certaines choses comme les balades en montagne. Je suis directe dans les contacts avec les autres. J’ai appris à être présente et ne rien dire (accompagnement des malades).Je reste assez optimiste et n’ai pas l’angoisse de me retrouver seule.
- Mes changements sont visibles (cheveux). Mais au fond de moi-même je ne sais pas.Quels étaient mes rêves d’enfant ? Or je les retrouve, le gout des sciences, le vélo. En ce sens je n’ai pas changé.
- J’ai toujours les mêmes défauts ; qualités ?Mes enfants m’ont poussé à être plus tolérante, d’avoir des avis moins tranchés.Je fais encore ce que j’aime comme les balades…..J’ai encore un pied dans le boulot et ne me vois pas dans la vieillesse.
- Le physique est le plus gros problème, difficile à accepter. Je m’entretiens physiquement, mais ce n’est pas facile. Je pense toujours au futur, mais mon épouse ne me suis pas sur ce point. Je n’ai plus d’engagement associatif mais un pied dans une entreprise. Cela me permet de me tenir au courant des législations. Je m’irrite facilement. J’ai toujours la mémoire des chiffres et pas celle des noms.
- J’aimais bien chanter et danser et ne le peux plus. Je le regrette. Ai acquis plus de sagesse. Je ne marche plus en montagne car j’ai fait d’autres choix.Je découvre que l’on est mortel, que même les choses sont mortelles, comme les meubles.Mes jambes marchent encore, merci Seigneur ! Je découvre que l’on est sous le regard de nos enfants, c’est l’inverse d’autrefois.
- Mon plus grand changement c’est de vivre avec mes limites. Je me repose beaucoup. J’accepte que le physique me lâche. Je me retrouve tout à fait dans ce que je voyais chez mes parents…Grâce à mon mari je conserve un petit désir de bouger. Je me suis beaucoup apaisée. Je pense beaucoup à ma « fin ».
- Je suis toujours impulsive. Sur le petit groupe de 5 amies, amis, 4 ont des problèmes de santé.
- Parkinson a plus d’effets que ce que l’on voit….J’ai pris la décision de ne pas me plaindre. Dans notre groupe de « maintien » une femme se plaignait tout le temps. J’ai donc appris l’humilité. Trouver des plaisirs ailleurs. Être assis et regarder la nature. Il n’y a aucun espoir de guérison.
- Je n’ai pas assez changé. J’aimerais être apaisé, patient, plus attentif.Je vois chez ma mère que des traits de caractère empirent avec l’âge.
- Après 18 mois de chimiothérapie je ne m’appartiens plus totalement. Pourtant la vie continue autour de moi et le plus difficile est donc de m’associer à des projets, en un mot de gérer l’agenda. Ma principale crainte est la perte d’autonomie. J’accepte une dose de souffrance… Ma chance est de vieillir en couple, on se porte et s’accompagne mutuellement.J’essaie de faire mentir la parole de J.P. Sartre « l’enfer c’est les autres » et vivre dès maintenant « le paradis c’est les autres ». Au plan spirituel les lectures quotidiennes de l’épitre et de l’évangile sont comme neuves. J’essaie de concilier ma foi en Jésus Christ et l’histoire de l’univers de 15 milliards d’années et son étendue, les milliards de galaxies contenant chacune des milliards d’étoiles. Sans parler des milliards d’hommes. Jésus Christ récapitule tout cela ?