L’ÉTRANGER DANS NOS FAMILLES

Grenoble, 5 avril 2016

10 présents

 

Notre fils est marié avec Nanguy, originaire de Madagascar. Tout d’abord l’idée me paraissait invraisemblable, puis c’est devenu quelqu’un. J’ai changé mon regard. Par contre les enfants ne seront jamais complètement d’un pays. Habiter la Réunion est un entre-deux. La même religion facilite beaucoup.

Notre fils a épousé une Chinoise de Singapour. C’est donc très bien qu’ils vivent à Singapour. Nos autres petits enfants sont intégrés au Mexique. Il n’y a pas de sources de conflits, qui sont d’ailleurs bien plus grands avec nos gendres en France.

Il n’y a pas de difficultés avec nos belles filles de Singapour et du Mexique. La différence culturelle est acceptée, par exemple de dormir avec le bébé dans son lit.

J’accepte aussi ces différences culturelles. Mais en France on voudrait que les enfants soient élevés comme on les a élevés. Les plus proches ne sont pas si proches que cela. Je me sens parfois plus loin de mes gendres français que de mes belles filles étrangères.

Nos deux petites filles « café au lait » sont élevées comme on aurait élevé les nôtres, ainsi elles parlent un français parfait. Par contre je ne suis pas d’accord avec la gestion de l’argent (si on a, on dépense…) et du temps (pas d’horaire…).

 

J’ai épousé une Lyonnaise ! J’ai aimé le film « Qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu ? ».

Une cousine m’annonce que sa fille qui vient de soutenir sa thèse en mathématiques va épouser un paysan congolais et que leur projet est d’élever des poules sur les rives du Congo… Ils ont quand même en commun la même langue et la même foi !

Je suis plus sensible aux différences avec les handicapés dans ma famille. J’ai une nièce schizophrène et un petit fils autiste épileptique. Avec eux on est tiraillés.

Il n’y a pas d’étranger dans notre famille, mais les « pièces rapportées » sont étrangères. Pas de problèmes avec les gendres, mais avec les belles-filles. Ainsi une est littéraire, alors que moi je suis scientifique. C’est néanmoins une richesse car on apprend des choses.

J’ai été acceptée par la belle famille. Culturellement on est différents, surtout pour l’éducation des enfants. On a la même foi. Cependant les Français la vivent de l’intérieur, au Vietnam on fait une pratique, plus une autre… Ainsi au Vietnam on prie avant les repas.

 

Mon mari répare tout par avance, au Vietnam on fait sur le moment. Au Vietnam on sert les hommes en premier, en France les femmes.

Nos filles raisonnent comme les Français. Nos petits enfants sont français. Timothée, 5 ans, dit : « Mamie on va au Vietnam pour manger les nems… ».

Je regrette presque que l’un de nos enfants n’ait pas fait un mariage mixte, en France, même avec une musulmane. Dès qu’il y a un lien familial, cela permet des échanges plus poussés.

Dans ma famille il y a plusieurs couples mixtes (un ex beau-frère hollandais, devenu ex pour des problèmes d’alcool, deux nièces ont épousé des Sénégalais très bien intégrés), mais on ne se voit pas assez longtemps pour en dire plus. Il y a parfois des réactions d’incompréhensions entre un frère et sa femme catho tradi et nous, et une fois avec mon beau-frère protestant, mais dans l’ensemble les échanges se font sereinement.

 

Aîné d’une famille de 7 enfants, on a côtoyé dès l’enfance des aides familiales, hollandaise, suédoise…Mon oncle a épousé une finlandaise, j’ai aussi une cousine polonaise. Avec 28 neveux, il y a de la diversité. Ainsi un neveu vivant au Canada a épousé une canadienne. Ne pouvant avoir d’enfant, ils ont alors adopté deux petits Thaïlandais, puis la femme ayant obtenu ce qu’elle désirait a quitté son mari. Ce dernier a alors épousé une Algérienne dont il a eu un fils, mais elle voulait absolument le convertir à l’Islam et lui refusant, elle l’a quitté. Il vient de se remarier avec une Ukrainienne.