GRENOBLE - Réunion du 15 janvier 2018

 

Ce qui m’a été transmis par les générations précédentes et par les générations montantes

 

1 _ Je remarque que mes petits-enfants sont sensibles à notre langage et me reprennent lorsque je dis un « gros mot ».

Au Vietnam, les ancêtres transmettent leurs valeurs avec autorité et sévérité. Ici, sommes-nous trop libres ?

Ma cousine m’a transmis sa sérénité dans la maladie, et sa confiance face au destin.

En politique, je fais confiance aux forces montantes pour lutter contre la corruption.

 

2_ Mon père m’a transmis son sens de la contingence des choses qui arrivent et sont sans importance véritable. « Tout est vanité ».

Un document sur la généalogie de ma famille montre les aspects durs da la vie ancienne, et aussi une solidarité familiale de ceux de la campagne pendant les privations lors de la dernière guerre.

Mon témoignage sur la guerre d’Algérie a été bien reçu par les parents de mes deux gendres, d’origine pied-noir.

Nos jeunes témoignent d’une vie tourbillonnante qui ne correspond pas à ce que j’ai vécu.

 

3_ Ma famille et mes maîtres m’ont accompagné pendant mon enfance et adolescence, mais ne m’ont pas « transmis » des valeurs fondamentales. J’ai, par contre, trouvé des maîtres de vie à travers mes lectures et ma pratique du piano.

Ce sont donc des penseurs philosophes, des grands compositeurs de musique et des créateurs artistiques qui m’ont transmis un précieux héritage fourni par les générations précédentes.

 

4_ Mon grand-père a voulu me transmettre le goût de l’entreprise familiale, qui de toute façon n’a pas survécu à la délocalisation de l’industrie textile.

J’ai eu une bonne relation avec mon père qui m’a ouvert à la musique et à la culture. La relation était plutôt conflictuelle avec ma mère.

En fait, je me suis construit dans mon travail et ma vie sociale.

Mon fils qui m’associe à la gestion de son magasin de jeux, m’apporte un engagement concret que j’apprécie beaucoup.

 

5_ J’ai le sentiment que l’amour de la vie m’a été transmis, ainsi que l’amour de la paix, fruit du consensus.

Ma mère m’a aussi transmis le sens de l’hospitalité que je pratique en retour de ce que j’ai vécu lors de mes voyages.

Les promenades familiales obligatoires du dimanche en forêt ne m’ont pas dégoûté du plaisir de mes randonnées actuelles.

 

6_ J’ai le souvenir de mon grand-père, un homme très simple.

Mon père, militaire, m’a donné le sens de la rigueur, mais il m’a aussi transmis son intérêt pour la technique électronique, le montage de poste radio à galène et autres appareillages astucieux.

Ma mère m’a donné le goût du mot « juste ».

C’est un prof de maths qui m’a donné le goût de la montagne.

Mes études chez les jésuites ont contribué à mon ouverture intellectuelle, et m’ont inculqué la souplesse du raisonnement.

Dans mon travail, j’ai eu l’occasion d’apprécier l’apport des jeunes ingénieurs, en particulier l’un d’eux m’a apporté, il y a 15 ans, un mémoire sur les avantages de l’éclairage avec des « led » qui à l’époque était très novateur.

 

7_ J’ai été rebelle à ce que les générations antérieures ont voulu m’inculquer, mais petit à petit je parviens à l’accepter.

Dans mon travail à la mission locale, j’ai été marqué par les jeunes qui agissaient pour faire avancer d’autres jeunes.

J’admire mes petits-enfants qui savent bien mener leur vie. Ils me donnent confiance en l’avenir.

 

8_ Mes grands-parents m’ont donné le goût de la nature et des recettes de cuisine familiale.

Ma grand-mère m’a donné de goûter « l’instant présent ».

Mon père m’a transmis le plaisir de résoudre un problème de mathématique.

La force du lien familial se manifeste lorsque nous fêtons chaque année le nouvel an à 7 enfants autour de notre mère.

Mes enfants m’ont apporté leur message de tolérance face aux divers modes de vie et d’éducation des enfants.

 

9_ Mes parents m’ont inculqué le souci du bien commun, du groupe, de la collectivité, le respect des gens qui travaillent, la dimension sociale.

Parmi mes enfants, c’est surtout un qui m’a transmis son ouverture d’esprit. Les autres m’intéressent dans le tourbillon de leur vie, sans me transmettre leurs choix.

 

10_ On apprend, on est accompagné, mais peut-on parler de transmission ?

Mon beau-frère qui m’a apporté son goût pour la musique a, en fait, alimenté un besoin intérieur encore inassouvi.

Aux Kerguelen, j’ai fait beaucoup de rencontres m’ouvrant diverses voies de connaissances, et j’ai bénéficié de ce qui trouvait en moi une résonnance. Il y a transmission de ce qui éveille en nous une résonnance.

Une petite cousine qui fait des recherches généalogiques m’a fait découvrir des faits de vie de mes parents.

Chez mes enfants, je remarque surtout qu’une de mes belles-filles nous a ouvert au monde de l’agriculture.

 

11_ C’est dans la constitution de notre « être » que l’on bénéficie d’une transmission. En famille, il y a prise de conscience de ce que l’on est à travers les nombreuses discussions.

Un cousin m’a transmis son émerveillement devant un paysage : « regarde comme c’est beau ». Mes enfants ont commencé par rigoler quand je leur disais cela, mais maintenant ils le disent à leurs enfants.

Le scoutisme m’a ouvert à la vie en groupe. Et je suis un peu étonnée de constater beaucoup d’individualisme chez mes enfants.

 

12_ Mes parents m’ont transmis l’amour de la physique et montré l’intérêt de la carrière de professeur. Ils m’ont aussi transmis leur foi catholique, que ma mère mettait en pratique en aidant les gens.

J’admire ma fille qui assume dans la sérénité la maladie dégénérative de son vieux mari.

 

13_ J’ai souffert des nombreux déménagements dus à la carrière militaire de mon père.

Je n’ai pas tout récupéré de la foi de mes parents, mais ils m’ont transmis le sens de la famille.

Mes enfants m’apportent une aide dans la pratique des nouvelles technologies, mais je fais des choix.