Grenoble
DECLINAISON POSSIBLES DU THEME "Transmettre"
Ce que je transmets :
- - Foi
- - Valeurs
- - Savoirs, savoir-faire
- - Culture et mode de vie
- - Recherche de la vérité, façon de penser, esprit critique
- - Matériel : biens, héritage, patrimoine, …déchets, impact sur l’environnement
Vouloir transmettre : une utopie, un devoir, un besoin ?
- Le choix de transmettre :
- - Ce que je choisis de transmettre, de ne pas transmettre
- - Quand on doute, rien ?
- - Nos vraies valeurs, mais seront-elles les mêmes pour les générations à venir ?
- - Liberté de transmettre, de recevoir
- - Que taire ?
Dans ce que je transmets, ce qui compte pour moi, mes priorités ?
Comment et quand transmettre ?
- - Par l’autorité, l’exemple, ….
- - Au fil de l’eau, occasions, expériences
-
Transmettre la vie, la santé, la maladie, l’impact de l’hérédité
Transmettre l’amour de la vie, en toutes circonstances
- Identité, transmettre :
- - Ce qu’on est
- - Son patronyme
- - Ses passions, ses gouts
- - Sa vision, ses objectifs
- - Ses originalités
- - Son récit, son témoignage, ses documents
Transmission et rupture :
- - Transmettre ou (laisser) démarrer à neuf
- - Mai 68 était-ce (pour moi), une rupture de transmission ?
- - Y a-t-il un paradis perdu d’avant le christianisme ?
- - La rupture de transmission : un échec ou une chance ?
Ce qui m’a été transmis :
- - Des générations précédentes
- - Des générations montantes
Mes échecs et réussites de transmission
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GRENOBLE Vendredi 17 novembre 2017
Vouloir transmettre : une utopie ? Un devoir ? Un besoin ? Une nécessité ?
Pour moi c’est d’abord une nécessité : Témoigner par des rappels du passé de la fragilité du monde. Ex : on est bien chauffés, dans notre enfance on ne chauffait qu’une pièce.
Prendre conscience de nos erreurs. Ex : à Lyon en 1956 j’ai été témoin que l’autoroute devait entrer dans Lyon, d’où le tunnel de Fourvière et la destruction de la place de Perrache, puis l’acharnement à supprimer les trams pour laisser libre court à la voiture.
En 2016 les trams ont été remis et une partie des voies sur berges rendue aux piétons pour leur plus grand bonheur.
C’est aussi un devoir : Essayer d’approcher de la vérité. Par exemple j’ai écrit mon témoignage sur mon service militaire en Algérie. Ceci a été l’occasion de nombreux dialogues avec des algériens et mon jeune frère qui a vu ses 3 ainés connaitre cette guerre.
Pour le livre « histoire du christianisme » paru au PUF, la déchristianisation de l’Europe est d’abord due au clergé et aux fidèles progressistes des années 70. Je ne suis pas d’accord ! Aurai-je l’énergie de transmettre, avec des copains, notre lecture de cette époque ?
Nous participons à l’association « Vietnam les enfants de la dioxine ». Nécessité criante de rappeler que des enfants naissent handicapés physiques ou mentaux à la 4° génération alors que l’on voudrait oublier et que ni les USA, ni la firme Monsanto ne reconnaissent leurs responsabilités.
Et c’est aussi un besoin : Nos 6 petits enfants s‘éloignent géographiquement de nous. J’éprouve le besoin de raconter le passé pour :
M’aider à tenir debout intellectuellement, dialoguer avec l’un ou l’autre des petits enfants ou frères et sœur.
Faire mémoire de figures familiales qui ont marqué.
Garder des traces du passé car on passe dans un monde de l’éphémère avec les mails, sms et autres……
Quand on a des enfants, on a envie de transmettre : la foi, les objectifs de vie, les passions, les héritages…
Dans le domaine associatif expérience de transmettre une association sur une autre. Et aussi création du GUM qui existe toujours.
Au niveau professionnel c’est une obligation, un devoir
Un plaisir à transmettre ce qu’on aime, marcher, amour de la nature
Un besoin, besoin d’exprimer ses convictions dans le travail au moment de fermer la porte (retraite)
Une utopie aussi, chacun fait ses propres erreurs.
Ni une nécessité ni un besoin, une utopie. Ce n’est pas du registre du « vouloir », essentiellement dans le « savoir être », par le témoignage.
Scientifiquement pour qu’il y ait transmission il faut que tout soit dans l’axe.
En s’appuyant sur l’expérience du vélo, tout dépend du cadre dans lequel se passe la transmission. Par exemple le papa de M. n’a jamais parlé de la guerre sauf une fois, une heure : le cadre s’y prêtait.
Un oncle parti faire la guerre d’Espagne n’en avait jamais parlé. Par ma question il en a parlé, qu’une demi-heure.
On transmet s’il y a une question et une écoute, et une ambiance. C’est un peu l’effet du hasard.
Par un comportement on peut transmettre.
C’est le moyen de créer du lien avec les gens avec qui on veut créer du lien. C’est un besoin pour créer du lien.
Quand on a découvert quelque chose on a envie de transmettre. Par exemple pour moi mon expérience de la « présence ».
Témoigner avec des mots c’est une transmission
Ma fille voulait emmener ses enfants au Vietnam pour transmettre quelque chose du pays, de la famille, expliquer la vie, la vie des gens du peuple.
Pour moi un besoin : j’ai fait un album de la généalogie, de la famille jusqu’aux petits-enfants. À disposition dans le chalet d’Autrans, une petite-fille a été intéressée.
Comme professeur j’ai transmis un savoir.
Ce que j’ai cru transmettre, c’est un échec. J’y ai cru longtemps… J’ai loupé quelque chose.
Je ne retrouve plus rien de ce que j’ai voulu transmettre… C’est une souffrance.
Ils sont libres de leurs choix.
Des choses se transmettent sans qu’on le veuille.
Vouloir transmettre des convictions résulte de ses propres convictions. Si on est convaincu, on a besoin de le partager. Pour nos enfants c’est déjà trop tard, c’est fait, et finalement on est à peu près en ligne. Le véritable enjeu c’est les petits-enfants, on a peut-être plus de sagesse…
Même chose pour les valeurs (priorités morales) par le témoignage.
Du côté de la foi, je ne me sens pas assez solide pour vouloir transmettre.
Pour l’Histoire, quand on est allé voir mon père 91 ans, très fatigué, un soir il a raconté la guerre, le Vietnam, son histoire.
Sa mère a transmis son histoire à sa petite-fille plus qu’à ses enfants. L’Éducation est-elle Transmission ?
J’ai été payé pour transmettre. Pour moi cela a été un vrai plaisir… Je l’avais choisi. Beaucoup moins de satisfaction avec la recherche. Les chercheurs ne « transmettent » pas.
Le plus important à transmettre : l’amour de la vie. Je plains ceux qui ne l’ont pas. ça n’a pas trop mal marché avec les enfants, ils sont heureux et font quelque chose. Dans la bataille de la maladie certains ont démissionné, abandonné.
Une utopie : le monde a trop changé pour qu’on transmette quelque chose. Mon père s’est battu pour nous transmettre des maisons de famille. On a dû les vendre.
Dans l’Église j’ai travaillé pour les aumôneries scolaires. Récemment, deux fois j’ai entendu que c’était la pire des erreurs de l’Église de France.
Pour les petites choses, c’est moi qui doit demander comment ça marche.
Je suis désarçonnée par la manière dont vivent nos petits-enfants (sans être aussi inquiète que certaine)
Pour la foi ? Je ne désespère pas, c’est l’affaire de Dieu.
Pour le Centre Œcuménique, est-ce que les valeurs et l’enthousiasme du début peuvent être transmis ?
Échange entre nous
Pour transmettre une résistance est nécessaire.
La vie, la nature, la musique, c’est une chaîne.
Par rapport aux défis du monde, les jeunes ont une vitalité. Nous aussi on avait cette vitalité mais elle s’exprimait autrement.