DUNKERQUE
VIE SOCIALE ET DÉMOCRATIE
Dunkerque, 3 décembre 2016
12 présents
Vivre en société, c’est bien difficile actuellement. C’est une machine qui tourne. La démocratie, ce ne doit pas être une personne qui décide tout, comme Mao. C’est le peuple qui décide. Et le pouvoir du fric au milieu de tout cela, comme un frère qui dit : « J’ai le pognon, tu ne l’as pas ».
L’ensemble des individus constitue un système social entre les différentes parties du monde. Ce qui me frappe c’est l’incivilité. Il n’y a qu’à regarder le tri des poubelles. La collaboration ne se juge qu’en fonction d’un accord qui permet d’accorder la société en voie de régression. Regardons le nouveau système des taxis, toute la question de l’individuel et de la solidarité avec un corps.
Comment maintenir une société civile dont les codes disparaissent ou sont repensés au nom d’une société individuelle ? Alors que c’était un élément de construction de notre éducation, on tricote le vivre ensemble intelligent. C’est la « débrouille nationale » avec le travail au noir. On n’arrive plus à être en contact avec des gens qui construisent des choses différemment que ce que l’on a fait, ou des gens hors circuits, en dehors de vies inhumaines. Tout cela démobilise un peu tout le monde. Les gens sont pris dans un filet de gens qui les exploitent dans un travail au noir. On va vers une plus grande liberté que la société recrée au sein d’elle-même. Rien ne prouve que les associations civiles aient les moyens de le faire.
Dans l’exemple de Notre Dame des Landes et le projet de l’aéroport alors que la société rurale veut maintenir ce qui existe. Le référendum va-t-il vers une démocratie ? Nos systèmes sont ankylosés, paralysés à cause de la lenteur du système.
Un maire qui refuse un emploi à quelqu’un, ce quelqu’un ne va pas voter pour lui. Il y a une marque de rejet de l’autre.
Cet autre fait de vie en société locale : il s’agit d’un ensemble de bâtiments autour de deux grands jardins : on apprend que des promoteurs veulent faire quelque chose dans ces grands jardins. Tout d’abord il n’y a ni information, ni accès aux dossiers. On s’organise entre riverains pour tenter d’avoir un certain consensus ; les recours sont là pour bloquer les projets. Finalement le permis de construire a été retiré et on aboutit à un nouveau projet. Mais c’est difficile de trouver un consensus lorsque les intérêts particuliers sont très différents.
En travaillant avec les déficients mentaux on ne peut faire quelque chose que si on les écoute. D’une manière générale l’écoute est primordiale avant toute décision. J’aime la démocratie participative lorsqu’on s’exprime en petits groupes sur des besoins réels que l’on a préalablement ciblés.
La démocratie c’est une participation et la démocratie participative est un pléonasme. Il y a une déconsidération pour des politiques qui sortent des mots redondants. Il faut arriver à ce que les gens participent aux décisions pour des sociétés qui leur conviennent. La société regroupe des personnes qui partagent mêmes valeurs et mêmes buts au départ. La vie en famille est une société. Avec nos petits-enfants, plus on se parlera mieux on se connaîtra.
Dans cette vie en société comment vivre ensemble ? Tout d’abord la famille, le sens de cette vie familiale, il faut être à l’écoute quand des enfants arrivent, laisser du temps, voir ce qui leur convient.
La proximité commence à se mettre en place avec les voisins de la rue par la « journée des voisins » qui nous a donné de faire plus attention les uns aux autres. Et il y a les amis qui nous entourent avec qui on a la chance de bien s’entendre.
Oui la première société c’est la famille, s’écouter, entendre l’autre, mais il y a aussi l’instantanéité où tout va vite, il n’y a plus le temps. Par les voyages les distances s’amenuisent. L’histoire de la démocratie où c’est la majorité qui gagne et que deviennent les 49 % ou abstentionnistes ? Même si en famille on essaie, mais il faut bien quelqu’un qui décide à un moment. La vie en société n’est pas possible sans écoute et prendre le temps.
Société et respect de l’autre. Un regard. Un sourire. Prendre du temps pour accueillir cette personne, moi-même j’ai été accueillie dans le Lot par un groupe d’Anglais. C’est la vie en société, accueillir l’autre c’est aussi le respect de l’environnement. Au niveau des enfants, la vie va changer. La liberté des uns s’arrête où commence celle des autres. Mais cette démocratie avec la liberté de s’exprimer elle est de plus en plus bafouée. Il n’y a pas qu’en Turquie ? Il y a plusieurs visions de la démocratie.
Et les problèmes de délinquance, lorsqu’on fait un barbecue entre les voitures et que l’on a peur de dénoncer à cause des représailles, que faire ?
De même que pour la « fête des voisins » qui ose prendre le relais ?
Dans notre rue on se tutoie, on se demande des nouvelles, on partage des événements, on s’inquiète des absences, il y a quand même des solidarités, on se donne les clefs etc. Dans tout cela il y a des personnes un peu « moteur » comme la femme de ménage qui fait le lien entre les gens et le facteur qui embrasse tout le monde.
La démocratie c’est un savoir vivre ensemble entre générations, avoir des goûts différents. C’est ce qui se passe par exemple dans une structure de foyer logement de 27 résidents. En institution c’est encore plus difficile, il y a ceux qui osent dire quelque chose et d’autres qui parlent par derrière. Il faut beaucoup d’effort pour vivre ensemble et moi je ne peux pas me taire. C’est important de mettre de l’harmonie dans des petites sociétés.
On s’abreuve des belles paroles de nos politiques, mais que voit-on émerger ? Que met-on derrière le populisme ? Les autres, ce sont les élites, les riches, l’argent ? C’est un danger car on va passer du temps à se définir par rapport aux autres ? Mais c’est ce que fait le Front national quand il raisonne « nous et les autres ». Il faut raisonner « ce nous avec les autres », les étrangers, il nous faut être vigilants. Faut-il désigner l’ennemi ? La démocratie est malade du comportement des médias, des politiques, des finances.