LE HAVRE

VIE EN SOCIÉTÉ – DÉMOCRATIE

Le Havre, 26 novembre 2016

4 présents

 

 

Après un période de jachère, nous nous sommes posé la question de savoir pourquoi nous revenions. On peut résumer cet échange par :

 

1 – Amitié

2 – Envie de confronter des idées

3 – Aller vers l’engagement.

Ensuite nous sommes passés au tour de table proprement dit.

- C’est une grosse question, bien actuelle. L’autre n’existe que si on fait attention à sa parole. Il faut donc faire attention à cette parole pour faire société. La démocratie est une condition pour avoir une vie en société. Les deux termes sont liés.

- Qu’est ce qui fait qu’on tient à vivre ensemble ? Très marqué par les manifs contre la loi Travail. La société ne permet plus le dialogue. La démocratie semble bien malade. Les critiques après les attentats sont un symptôme de cette dislocation.

- Vivre en société suppose l’acceptation de règles communément admises. Il y a besoin d’un consensus large pour que la règle soit acceptable. L’avenir proche ne semble pas conduire dans ce sens.

- Certains liens n’en sont plus. Il devient difficile d’accepter les règles. Des moyens de communication n’en sont plus, chacun reste dans ses réseaux. C’est la voie vers l’endoctrinement, la radicalisation.

Nous avons aussi pointé un besoin d’équité pour faire société. Il est aussi important de partager la richesse que de la produire.

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VIE EN SOCIÉTÉ – DÉMOCRATIE

Au niveau mondial

Le Havre, 23 janvier 2017

4 présents


- Grosse inquiétude avec l’arrivée de D. Trump et des milliardaires pour gérer le politique avec des risques de confusion des genres. Comment faire une politique protectionniste dans un monde mondialisé. Peut-être un mauvais exemple pour d’autres pays (on pense à la France). Risque de fermeture des frontières. Il va falloir tenir bon sur les valeurs de l’accueil.

- On voit apparaître des surenchères dans la xénophobie et le rejet, et une proximité avec les régimes nationalistes. La boîte de Pandore est ouverte. Cela crée un risque d’augmentation des tensions et de fractures à l’intérieur des sociétés, avec des relents des années trente. Les équilibres construits patiemment se révèlent fragiles (on pense aussi à la construction européenne.

- Cela confronte au problème de l’usage de la force. Malgré l’exemple de Gandhi, quel est l’état de la société indienne ? Quelle place reste-t-il pour l’humain ? Comment préserver la cohérence d’une société sans un minimum de force publique ? Quelle place pour des contre-pouvoirs ? Quelle peut-être leur efficacité ?

- Reste le rôle des agences de l’ONU pour réguler la vie internationale (OMS, OMI, UNICEF, Agence pour les réfugiés, …) On compte quelques belles réussites comme l’éradication de la variole ou la gestion de la crise Ébola, l’organisation du sauvetage en mer et les conventions sur les droits de l’enfant ou des travailleurs…

Le renforcement ou la fragilisation de ce rôle de l’ONU dépend du bon vouloir des États. Nous sommes peut-être à un tournant : le pire comme le meilleur peuvent arriver.



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VIE EN SOCIÉTÉ – DÉMOCRATIE

Au niveau mondial (suite)

Le Havre, 13 mars 2017

4 présents

- Forte mobilisation contre la corruption dans différents pays : Brésil, Corée du Sud, Roumanie, ... La France est sans doute en retard sur ces questions d’où l’intérêt de suivre ce qui se fait sur le plan international. La politique ne suffit pas toujours. La tolérance à la corruption a ses limites : il y a des peuples qui se soulèvent lorsque la tolérance a été dépassée. Combien de gens en sont conscients ou savent l’analyser ? La méconnaissance de l’international est généralisée. Exemple du Brexit, où les chiffres qui circulaient concernant ce que paye la GB à l’Europe ont été grossièrement surévalués : une fois qu’on sait, ça change le point de vue. On rend l’Europe impopulaire et on utilise l’international – ou son rejet – pour créer un consensus. On met en valeur le mauvais plutôt que le bon dans les échanges internationaux : les médias font globalement leur travail, mais sont pourtant très critiqués.

 

- Notre Ve république est à bout de souffle : les principaux partis qui ont fait la vie politique vont être relégués et il faut en mesurer la portée. Le système majoritaire à deux tours permet d’obtenir une majorité : est-ce vraiment un modèle démocratique ? Sur le plan international, des choses sont possibles, par exemple dans le domaine maritime OMI, OIT-BIT et concept de « travail décent » qui rejoint celui de l’« enseignement social de l’Église », ce qui permet d’espérer ne pas trop pâtir d’une concurrence exacerbée sur le plan maritime. La démocratie suppose qu’il y ait des choses qui se mettent en place, qui rendent possible une vie différente : ... « visiteurs d’Église » ... « ça fait quand même tout un ensemble qui pousse » ...

 

- Rôle régulateur de certains organismes du vivre en société au niveau international. Même les Russes ne font pas tout à fait ce qu’ils veulent. Les Écossais remettent la question de leur autonomie sur le tapis. Tout ne va pas rester comme avant après l’accord sur le climat : quelque chose sera forcément fait. Nous ne sommes plus dans un monde où c’est le plus fort qui gagne car on reste sous le regard des autres : Afrique du Sud, conflit palestinien... L’Europe est une émanation des gouvernements des pays qui la constituent, il ne faut pas s’étonner qu’elle soit libérale si ceux-ci sont libéraux. Mais en fin de compte, ça dépend quand même des citoyens. Importance des pétitions. On ne peut plus vivre chacun dans son coin.

Tous pâtissent du disfonctionnement du système bancaire international : nous sommes dans un système solidaire même si ce n’est pas volontaire... Les Grecs sont mal tombés. Un certain nombre d’instances internationales pèsent sur le monde : les médias en font partie, certaines ONG peuvent démolir des systèmes économiques et sociaux. La culture joue un grand rôle : littérature, cuisine...

 

- On se sent concernés par ce qui se passe en Turquie et par la « visite » de ses ministres pour faire la propagande du référendum sur la modification de la constitution, frappés aussi par le film « Silence » et la confrontation des civilisations. Cela pose le problème de l’inculturation, … au risque de se perdre.

Certains établissent un lien entre la chute de l’empire Ottoman et le développement de la radicalisation islamiste, ou de la chute de l’Union Soviétique et la politique extérieure russe. Cela montrerait le poids de l’histoire dans l’évolution de nos sociétés. Il y aurait donc besoin d’une analyse de l’histoire des peuples pour comprendre les positions politiques des uns et des autres.

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VIOLENCE – RELIGION – LAÏCITÉ

Le Havre, 24 avril 2017

4 présents

 

 

Cette réunion s’est tenue au lendemain du premier tour des présidentielles 2017, et nos réflexions à propos du thème « Violence-religion-laïcité » sont venues presque naturellement dans le prolongement de l’évocation des clivages mis à nus par le résultat de ce premier tour d’élection. Nous nous sommes rapidement demandé si dans ce trio, on ne pouvait pas remplacer « Religion » par « Politique » ?


Pour une fois nous n’avons pas respecté la règle du tour de table et nous nous sommes lancés dans une discussion plus « improvisée ».

- « Violence et laïcité » ne pourraient-elles se débattre sans faire aucun retour à la religion ?

On fait souvent aux religions le procès de favoriser la violence. Elles ont souvent servi d’appui aux politiques, voir les monarchies de droit divin. Pendant les révolutions, on s’attaque en premier lieu aux religions qui cimentent les sociétés.

... la loi de 1905 ne date que d’un siècle … et avant l’arrivée de l’Islam.

- Peut-on assimiler « laïcité » et « démocratie » ? ... Si oui, le domaine de la « laïcité » serait celui des processus démocratiques. Ces derniers sont mis en place en vue de trouver des réponses non violentes qui favorisent le « vivre ensemble ».

- La laïcité permet d’apaiser les relations par rapport à la religion, mais elle semble inefficace dans le domaine politique. Il faut faire attention à la façon dont l’autorité s’exerce et ce ne peut être fait par voie réglementaire. La loi de la majorité à elle seule n’exclut pas la violence : les 52 % majoritaires doivent entendre et prendre en compte la voix des 48 % qui ne sont pas de leur avis. Même si elle progresse bien mieux que d’autre pays, la France n’est pas championne dans l’art du débat et/ou de l’élaboration des décisions.

 

Quelle place laisse-t-on à la recherche d’un certain niveau de consensus ? Il est difficile d’associer l’autre dans la prise de décision et cela peut engendrer des frustrations qui peuvent dégénérer en violence. La politique deviendrait un art. Après un débat en bonne et due forme, tout l’art du politique consiste à faire passer la décision d’une majorité et la faire admettre à une minorité.

- La démocratie suppose un minimum de confiance entre les différents acteurs de la vie sociale. Les éléments et les facteurs à prendre en compte dans le cadre de l’élaboration d’une décision concernant le « vivre ensemble » constituent un ensemble de plus en plus complexe qui, pour être bien traité puis appliqué, nécessite une confiance mutuelle des citoyens, tant décideurs qu’administrés.