LA LIMITE

Tout est-il permis ? Transgresser… Franchir…

Landévennec, 14-15 avril 2015

 

13 participants

 

Pour moi, tout n’est pas permis. Tout petit, on est confronté aux limites et on nous interdit plein de choses (pour nous protéger), mais il y a aussi des interdits d’éducation, de principe, liés à notre milieu familial. La première partie de ma vie a été faite de beaucoup d’interdits. J’allais souvent vers ce qui était interdit. Il y a une question de tempérament. Professionnellement, je l’ai fait aussi, mais tout en respectant certaines normes. Pas dans la transgression/provocation. Transgresser, franchir ? J’ai fait le tri en gardant certains principes et en en rejetant d’autres. Je ne suis pas toujours dans la ligne toute droite, je peux m’exposer, mais pas exposer l’autre. Je n’ai jamais entraîné quelqu’un à transgresser. Aller au-delà des limites, prendre un risque, mais toujours calculé. Face aux événements de janvier, j’ai ressenti ma responsabilité au niveau individuel. Si on est trop laxiste, l’autre va peut-être en profiter pour imposer ses exigences. Ces événements m’ont bousculé et rendu plus responsable face à mon environnement.

 

Définition de limite : ligne, borne au-delà de laquelle on ne peut pas passer. « Ma patience a des limites ». La liberté de l’un débute où celle de l’autre s’arrête. La société est régie par des lois. Dans la famille, il y a des règles (politesse). Limite = respecter celui qui est en face, respect de l’autre. Transgression = réaction naturelle… Quelquefois, c’est nécessaire, si une personne est en danger. On peut être amené à transgresser des règles, ponctuellement.

La transgression est à regarder avec son époque (ma sœur avait pris une Bible protestante à un moment où l’on n’avait pas le droit de lire la Bible). On a un nouveau Pape que beaucoup de gens acceptent. Il met de l’ordre dans la Curie.

 

Après les événements de janvier, je suis plus vigilante dans le domaine du langage. En France, on trouvait que la société nous mettait des limites et on se disait que c’était nous qui devions mettre les limites. Or, ces événements ont fait bouger les limites. Si on veut vivre en société, il y a des limites que l’on doit accepter. Il y a des limites entre le monde professionnel et le bénévolat. Limites à ne pas franchir. Veiller à laisser la place. Je me réinterroge sur des choses qui me paraissaient évidentes avant. Je suis engagée dans des associations de solidarité, là, je n’ai pas beaucoup changé de point de vue. On vit dans un monde injuste, la source de tous nos maux c’est la misère sociale. On ne doit pas donner de limites à la solidarité.

 

Limites = respect de l’autre. De temps en temps, on n’est pas d’accord avec l’Église. Éducation stricte. On franchit, on va au-delà de ce qui est permis. On a la chance d’être dans un pays où on n’a pas à choisir des choses difficiles ; cela donne un autre sens aux situations.

 

La limite d’une vie à une autre évolue. Limite de l’éducation où on ne nous expliquait pas les choses. En vieillissant, la limite évolue. Les limites des jeunes ne sont pas les mêmes que les miennes. Franchir : risque de partir loin des limites. Transgresser : chance d’avoir une Église ouverte, d’être dans une démocratie. On a des points de rupture et de friction. Nécessité d’être droit. Qu’est-ce qu’on fait en dépouillant l’homme de sa religion, de sa race ? Qu’est ce qui a poussé des soldats ennemis à faire la paix entre eux un soir de Noël ? C’est peut-être sur l’homme chrétien que je mettrais la limite. Ne pas faire de tort à l’homme. Voir ses engagements à partir de l’homme. Le Pape François a transgressé, vis-à-vis des homos, des divorcés. Transgresser le dogme.

 

Je vis dans un monde cadré où les limites sont bien définies. Limites dans la société : on est appelé à vivre ensemble et on ne peut pas vivre ensemble sans règles. Dans certains domaines, pas de limite si ce n’est notre intelligence. La science, les techniques, la médecine, c’est fait pour le bien de l’homme. Mais jusqu’où peut-on aller ? Clonage, euthanasie, bioéthique, informatique. Peut-on tout dire, tout dévoiler ? Médias, presse = liberté de l’info, mais a-t-on le droit de blesser les autres, de ne pas les respecter ? Jusqu’où peut-on aller dans la satire, la méchanceté ? La transgression : on ne peut transgresser une règle que quand c’est fait pour le bien de la société. Limites dans le domaine personnel. Nous avons la liberté, cela nous donne le droit de choisir (le bien ou le mal). Cette liberté engage très fort notre responsabilité. Cela peut conduire à des désastres (violence, guerre). Il faut bien user de cette liberté qui nous est donnée. Devant les choix que nous avons, choix à faire en fonction de sa situation (vie, religion…).

 

J’ai choisi la vie de moine, façon particulière de vivre les valeurs de l’Évangile (Règle de saint Benoît). Avec les obligations que cela entraîne. D’une façon, c’est facile, on est bien cadrés, le chemin est tracé. Possibilité de dépasser les limites : répercussions sur la marche de la communauté. La Règle de saint Benoît est faite pour un bien de l’autre. Aucune transgression de la prière. On a une responsabilité face au Monde : responsabilité de voter, de la justice sociale pour nos employés, des lois fiscales. Responsabilité à l’égard de l’écologie.

 

Quand j’étais jeune, je ne me posais pas de questions sur les limites. À l’âge adulte, j’ai pris des libertés par rapport à des règles. Je me sens concernée par la fécondation in vitro car mes enfants sont concernés, et par la loi Léonetti.

 

Je suis limitée dans les enjeux du monde actuel. On subit toujours les pressions pour consommer. On ne peut pas rester insensible face au matérialisme ambiant. Enjeux : paix, respect de la nature, écologie. Responsabilité par ce qu’on est « Soyez le changement que vous voulez mettre dans le Monde ». Responsable de ma vie. J’ai appris à gérer ma vie. École de patience. J’ai commencé le tai-chi. Je refuse de rester sur le négatif. Je passe plus de temps à regarder. J’ai découvert ma mémoire corporelle. Je suis responsable de ma consommation, je fais des achats en Coop bio. Cohérence à passer par cela, petits producteurs locaux payés au juste prix. Responsable de me positionner par rapport à des clichés, des lois, des idées toutes faites. Je vote quand même, malgré des déceptions. Responsable de gérer les limites de ma religion.

J’ai un besoin de sortir des paroisses trop « cultuelles ». J’ai lu un très beau livre d’Annick de Souzenelle (La Parole au cœur du corps). Jésus Christ s’intéresse à l’Homme total. L’humanité accomplie. Retrouver Jésus Christ.

Quand Philippe est parti au Soudan, j’ai eu des limites de posées (habillement, attitudes), des lois, des traditions différente, limites de la religion, limites que je m’imposais et limites qui m’étaient imposées. J’ai souvent transgressé (par tempérament). Maintenant, j’ai des limites, je me laisse faire. Il faut que je limite mes affections et mes paroles…

Chacun a une responsabilité : obligation morale de réparer les dommages causés et capacité de prendre une décision seul. La responsabilité d’un jeune peut commencer à la majorité : liberté de ses actes. Responsabilité personnelle : chacun naît avec des responsabilités vis-à-vis de soi-même et des autres. Prendre en compte sa santé, son comportement. On naît responsables.

Je vis avec un entourage sur lequel je dois veiller. Cela m’arrive de « choquer » les gens. Sur le plan civique, la critique est très facile, l’engagement ne suit pas. Tout le monde n’est pas fait pour s’engager, mais chacun peut apporter son grain pour la construction de l’ensemble. Comment ne pas rester insensible à la misère qui nous entoure ? Si chacun fait un peu plus. On a aussi une responsabilité familiale, doser les engagements extérieurs.

 

J’ai toujours à dépasser mes limites sociales, familiales, culturelles, à faire éclater nos classes, nos limites personnelles. Quête de liberté par le franchissement de mes frontières. Faire communauté de route avec les plus fragiles, c’est vraiment sans restriction. Jean Rodhain disait : « Il faut savoir libérer avec les bœufs que l’on a ». Je vis une tension entre mon engagement au Secours Catholique et mon engagement auprès de ma maman. L’histoire du colibri (qui faisait sa part) me parle beaucoup. Élargir ma tente en évitant le sectarisme qui enferme. Mes rencontres : coup de pouce pour continuer la route pour plus de justice. Dépassement de moi, souvent grâce aux autres pour participer à la construction d’un monde plus juste. La Parole de Dieu m’aide « Jésus, prit résolument la route de Jérusalem ». Jésus est allé jusqu’à l’obéissance absolue.

 

J’ai été marqué par les événements de janvier. Notre vie a des limites physiques, d’éducation. De plus, dans la vie de la société, il y a des limites. On parle de morale laïque. Je ne sais pas trop ce que c’est. Dans toute chose, il y a l’Homme en premier. Beaucoup de jeunes ont gardé une notion d’humanisme. Je suis marqué par l’écologie, mais à condition que ce soit l’homme qui soit au centre. Limité dans les responsabilités par l’âge, la santé. Engagements de longue durée : plus difficiles pour les gérer.

La responsabilité c’est important pour moi car cultivé depuis toujours en mouvement A.C, puis dans le monde du travail (déléguée, C. E.) pour essayer un mieux vivre.

La limite, c’est de prendre en compte la situation souvent sur la corde raide avec conjoint, enfants, parents. Mais je m’y complais, j’en ai besoin. Après les enfants, j’ai le souci de mon père vieillissant et des petits enfants.