AIX en PROVENCE

Témoignage 1996/97 de L´équipe Pingouins

Thème national d'année = "Veilleurs et Eveilleurs d'Espérance ?"

1° - Réunion régionale à La Pourraque des 12 et 13 octobre 96 :-Témoignages sur la société actuelle et ses difficultés créées par : isolement, individualisme, nonécoute de l'autre, contraintes économiques et "atomisation" des tâches, chômage, ...etc. Comment résister au désespoir .. voir au suicide !

Résumé des idées échangées :
- L'Homme a besoin d'être reconnu, l'argent ne suffit pas à sa satisfaction.
- La créativité, les idées nouvelles, sont porteuses d'espérance.
- Une analyse globale de la société peut paraître désespérante, mais des microanalyses sont porteuses d'espoir. Ce sont les petites choses qui nous font vivre quotidiennement !- Comment rester conscient du moment présent, mettre de la vie dans ce qu'on fait ?
- Comment être un Homme debout ?
- Comment transmettre l'espérance, l'enthousiasme à nos enfants ?
- Sur quoi se fonde ma propre espérance ? Quelle image de Dieu ai-je en moi (justicier ou papa), quelle image de l'Homme (agglomérat d'atomes ou être responsable) ?
- Espérance = confiance ? Différence entre Espoir et Espérance ? Des notions telles que progrès, démocratie, technologie, ... Dieu, sont-elles liées à la question ?
- Le chrétien devrait être confiant et donc porteur et éveilleur d'espérance ?
- Est ce que je connais des éveilleurs d'espérance ? Ce pourrait être le groupe auquel je participe ?
En suis-je un ?
- Le Christ grand éveilleur d'espérance !

2° Réunion du 16/12/96 : "Est-ce que je participe à la désespérance actuelle, ou au contraire est-ce que j'arrive à y insuffler de l'espérance ?"

-Illusions perdues par : 2 guerres, échec du communisme et impossibilité de croire au capitalisme, la plupart des "Gourous" s'avèrent à terme des misérables, ...
- L'épouse, plus terre à terre que le mari, est plus optimiste. Devant les enfants un discours d'espoir est nécessaire.
- Dans notre société il y a des "garde-fous" comme la justice, ou la possibilité pour les gens de bonne volonté de s'organiser face à l'arbitraire. on peut rester optimiste. Avec du recul le progrès de l'humanité est visible.
- Optimiste parce que confiante en la nature humaine. "Je lutte contre la sinistrose ambiante" !
- Des mouvements de solidarité divers et de la majorité conservatrice de ses privilèges, qui l'emporte ?
- L'action et l'engagement personnels sont toujours possibles.
- Deux grilles de lecture à ne pas oublier : au niveau personnel certes la vie est courte, semée d'embûches de problèmes mais aussi de joies, en tous cas on meurt (!). Au niveau de la planète et à long terme les changements sont à l'évidence positifs. L'humanité va vers le Royaume de Paix annoncé par le Christ mais, du calme, elle est très jeune et il faut lui laisser du temps ! De toutesles crises ce qui reste à long terme c'est du progrès. Exemple, nos guerres franco-anglaises et franco-allemandes.
- L'argent devient la valeur suprême et l'Homme se prend pour Dieu ! Seule la prière est source d'espérance, à travers elle et nous Dieu améliore les choses.
- Les raisons de désespérer semblent plus grandes que celles de l'espérance ? Mais nos parents ont vécus pire et nous avons en fait de la chance.
- Comment comparer le bien et le mal, l'avant et l'aprés, le progrès ou la régression de l'humanité ?
De par nature je suis un pessimiste.
- Mon espérance n'est ni dans le politique ni dans l'économie, mais dans l'Homme fait à l'image de Dieu ! De l'Amour peuvent jaillir des améliorations paradoxales. Je ne peux vivre dans la désespérance et je reste optimiste.
- La foi intérieure est la seule force qui permet de faire face à toutes les situations.
- Toute situation, même la plus désespérée, est porteuse d'espoir. tout dépend du regard qu'on y porte (verre à demi-vide ou à demi-plein !). Chaque épreuve peut être un tremplin pour faire avancer. Dieu ne nous abandonne jamais mais c'est à nous de saisir sa main.-

3° Réunion du 13/01/97 : "Est-ce que j'ai connu des Eveilleurs d'Espérance ?"
- Plusieurs ont bâti mon optimisme. Mon père qui m'a rassuré sur l'accès au Paradis face aux difficultés insurmontables décrites par la catéchiste ! Une tante handicapée qui, avec sourires remontait le moral aux biens portants. Teilhard de Chardin qui m'a apporté une vision du cosmos etde la vie pleine d'espérance. Beaucoup de "mes éveilleurs" étaient chrétiens, c'est un constat.
Le dernier en date est mon jeune Chef de Département qui malgré la crise et ses problèmes, garde un discours de vérité et d'espoir.
- L'historien Bruno Etienne qui démontre que, à travers l'histoire, la désespérance apparente du moment se transforme, à terme, en Espérance.
- Les "pingouins" sont ma source d'espérance.
- Les épouses et mamans, grillons du foyer, sont pour plusieurs sources d'espérances-
- Beaucoup : mes parents, le groupe de guides, l'école ou une religieuse m'a envoyée rendre visite à des romanichels, école de voile où on m'a fait confiance, mon mari, mes enfants, la Bible et la révélation de Dieu en la personne du Christ. L'éternité, le face à face avec Dieu, sont ma grande espérance.

- Au tiers-monde, les gens heureux malgré leur misère, m'ont été des éveilleurs d'espérance anonymes. Mes questions fondamentales restent cependant sans réponse.
- On peut rencontrer des éveilleurs à tous les coins de rue, mais l'important est de croire à son "for intérieur".
- C'est le Christ qui, depuis que je l'ai rencontré, a balayé ma désespérance et m'a permis de constater que même dans les situations les plus désespérées les malades pouvait garder confiance en Lui.
- Un beau moment d'espérance : pendant la guerre d'Algérie, face à une situation dramatique l'aumônier militaire (séminariste), s'est mis à lire les psaumes. Ma mère, pleine de sagesse populaire, a toujours gardé son optimisme, même pendant la guerre.
- Je n'ai jamais rencontré des personnes porteuse d'espérance. Je n'ai pas d'enfants, j'ai vu mourir mes parents, ...l'avenir est bouché. L'instinct de vie est cependant plus fort que mon pessimisme naturel.
- Mes éveilleurs sont des artistes, comme Lanza del Vasto (livres, sagesse indienne), René Simon et son cours de comédie, ou Robert Anchéosi, professeur de chants. Les gens de pouvoir, ou à un niveau plus subtil les informaticiens, sont des éveilleurs de désespoir !
- rencontre avec plusieurs éveilleurs : la mère supérieure de son école, la directrice de l'école de mon fils, un aumônier et des équipes d'enfants défavorisés, le livre de Jacques Duquesne (JESUS), une psychiatre qui a soif d'aider les gens , à s'en sortir.
- J'ai cherché longtemps cet éveilleur... pour le trouver habitant en moi (le Divin, Dieu  immanent et transcendant). J'ai eu la chance de rencontrer une "sainte"...miroir de la Lumière mais aussi révélatrice, sans complaisance, de chacun. Même une sainte n'a pas "La Solution". On découvre que les éveilleurs sont partout autour de nous, chacun révèlant une partie de "Sa Vérité".

4° Réunion du 7/2/97 : "Comment je réagis, face à l'imprévu, à la nouveauté, dans mon entourage immédiat ?"
- La routine est insupportable, l'imprévu dynamise. Avec les enfants cet imprévu est permanent. C'est pareil dans la vie de couple et en amour. Sans imprévu tout meurt.
- L'imprévu est le ressort qui fait marcher. J'aime la nouveauté même quand elle est difficile.
- L'imprévu des enfants nous met "au pied du mur". Attention aux réponses bêtement réactionnelles !- Le changement brutal peut provoquer fractures et souffrances. Mais la souffrance est formatrice et permet, à terme, d'apprécier la vie.
- J'aime organiser, prévoir, même l'imprévu ! En bref j'apprécie l'imprévu maîtrisé et sans débordement !
- L'imprévu peut être, dans certain cas angoissant, mais en pratique je l'ai toujours vécu comme une (bonne) surprise.
- Je n'aime ni la routine ni les changements sauf les surprises ! Au boulot je suis un conservateur innovant.
- Je réagit mal aux imprévus, en particulier ceux venant des enfants. J'accepte le changement réfléchit.
- La planification est un jeu intellectuel passionnant, mais en psychiatrie chaque cas est un casse-tête. L'imprévu lié aux enfants est toujours un défi à affronter.
- J'aime certains imprévus d'autres non. Quand les enfants quittent le nid ,c'était prévu mais ça reste dur ! Le plus grand des imprévus, puisqu'irréversible, c'est la mort

5° Réunion du 1er mars 97 : "L'espérance et la mort"

- Je crois à l'éternité de l'âme ou esprit, mais pas des corps. A 25 ans j'ai cru mourir par noyade accidentelle et j'ai vécu cela "de l'extérieur", sans angoisse. L'accompagnement d'un mourant, lors d'une simple visite à l'hôpital, a été pour moi un moment intense de vie, comparable à la naissance d'un bébé.
- La société actuelle doit réapprendre la mort. Une "énergie" des émotions se transmettent dans les familles par delà la mort. Comment ?? Les religions essaient d'apporter une réponse. De même que ceux qui ont vécue une N.D.E.
- A travers l'expérience douloureuse de la mort d'enfants, a compris que vie et mort sont indissociables. La mort fait partie de la vie. La souffrance est une opportunité de croissance intérieure. La conscience survit à la mort physique. Laissons les morts enterrer les morts, mais prions pour eux.
- Je témoigne que la "présence" après la mort, peut apporter réconfort et quiétude aux vivants.- La mort est un gouffre vers lequel nous marchons à reculons. Si l'âme existe elle est mortelle comme le reste. Je refuse toute idée religieuse ou de "rétribution" après la mort et n'ai aucune illusion. Je reste pessimiste mais essaie d'agir face à "l'épouvante" dans ce monde.
- Une réalité dure à accepter : "en donnant la vie on donne la mort". L'expérience de la mort de son enfant rend à la fois plus fragile et plus fort : une relation continue d'exister au delà de l'absence, l'amour subsiste. J'ai du apprendre à apprivoiser la mort. Un cauchemar m'a aidé : j'étais très trèsvieille, dans un monde ou je ne connaissais plus personne et je n'arrivais pas à mourir ! Tous les jours nous sommes personnellement confrontés à la mort par le vieillissement, mais les signes de vie et de résurrection sont plus forts.
- La mort est présente dans la vie quotidienne mais la vie aussi. La nature, les saisons, nous rappellent sans cesse les cycles mort/vie. Je crois à la communion des saints, à la résurrection de la chair et attends le face à face avec le Père. Un accompagnement dans la mort m'a fait comprendre l'impact de la prière (Je vous salue Marie....priez pour nous à l'heure de notre mort).
- Je suis immature face à la mort, je refuse la souffrance. la seule idée d'accompagner quelqu'un vers la mort me parait être difficile. Existe-t-il quelque chose après la mort ??
- Chacun vit sa vie, en fonction de sa propre conception de la mort et en la considérant comme donner les moyens technique de devenir immortel.... un jour !
- Habitué par mon métier à fréquenter des morts, je reste fasciné par une question : comment ont-ils vécus ? La mort des parents a été difficile à vivre avec cette idée permanente "puis-je aider quelqu'un à partir plus vite?". L'idée d'une vie possible après la mort me fait peur. Les expériences de N.D.E. sont probablement liées à des effets chimiques dans le cerveau.
- Dans les rencontres professionnelles avec des personnes âgées ayant "perdues la raison", une communication spirituelle subsiste. Je souhaite être maîtresse de ma mort et rester consciente.
- Question d'immortalité : Certes, d'un point de vue intellectuel, certains hommes peuvent penser qu'un jour la techniques leur permettra d'être immortel (congelation, clonage,...). Je laisse à ces hommes leur droit de croire à cet espoir un peu fou. Il s'agit d'un raisonnement matérialiste que je n'ai pas. Ma démarche est nettement différente. Je me place sur un plan philosophique. De Platon (les ombres dans la caverne) à l'évêque Berkeley (idéalisme immatérialiste), et encore de nos jours ("les atomes existent-ils?"), il semble que certains philosophes ont eu et ont encore une intuition quant à la matérialité du monde. Le monde ne serait que construction mentale, où toutes les consciences sont amenées à imaginer la même matérialité (dans mon esprit et dans ton esprit, ce que je vois et ce que tu vois ne peuvent être fondamentalement différents, sinon, notre monde s'écroule dans l'absurde). Nous sommes condamnés à la cohérence de nos perceptions et de notre vision du monde. A partir de là, il n'est point besoin que le monde soit réel. Cette théorie peut donner le vertige, je le conçois. Je revendique personnellement cette intuition, cette spéculation, qui m'amène alors à une autre intuition, à un doute infime. Je peux imaginer, spéculer que dans 100 000 ans, 1 million d'années, un jour, les hommes pourront avoir collectivement la force philosophique nécessaire pour modifier tous ensemble leur représentation mentale du monde et en faire un monde immortel.

6° Réunion du 1er avril 97 : "La Charte de solidarité humaine" et "le manifeste à prier ensemble"

de Jean Volot. Qu'en pensons-nous ? Est-on interpellé d'une façon ou d'une autre? :
- Encouragement à être solidaire, perspective non chrétienne pour dire que, au delà de la solitude physique, personne n'est seul. Le silence est constructif, il peut être source d'amour vers les autres. Pour ceux qui croient la prière crée une chaîne de solidarité, le silence l'est aussi.
- Le silence est vertu (qualité d'écoute = prière, théâtre, musique), sans silence il n'y a ni respiration, ni partage, ni respect de l'autre. La communication, avec mon père réduit au silence parsa maladie, a été plus forte qu'avant. Le "silence habité" permet de résoudre les conflits.
- La prière en silence, expérimentée dans des milieux très divers, m'a conduite à ma foi catholique. Transformation intérieure radicale : accueillir le Christ en soi et vivre la communion des saints.
La charte est un prolongement de mon vécu, pour oeuvrer dans le monde invisible, en solidarité avec toute l'humanité.
- Aucun atome crochu avec cette charte. La "petite Thérèse" me laisse perplexe, cela sent la secte ?
Pour prier il faut croire en quelqu'un. Ma première réaction est que tout ceci est ridicule, le silence peut être porteur et source de malentendus, la seule vraie communication est verbale. Il est vrai que l'action "est calebasse vide" s'il n'y a pas derrière un réel humanisme.
- Le silence mental est un lieu ou l'on oeuvre ensemble. La prière permet d'être en liens avec des "êtres spirituels", pas forcément que les saints, et d'être en harmonie avec le cosmos. Impossible de prier à heures fixes !
- La prière n'est plus pour moi un besoin actuel. Je crois aux forces de guérison : volonté, optimisme et réalisme face à la maladie.
- La charte ? ma première réaction a été "Jean Volot plane !". En y réfléchissant c'est un formidable espoir pour notre société. La communication non verbale est importante. J'ai depuis pris l'habitude, en voiture havre de paix, de penser très forts à des inconnus et j'ai envie d'y croire ! Au pire ce ne serait qu'un leurre.- "Taiseuse" je ne suis pas gênée par le silence, mais j'ai besoin de sentir la présence physique autour de moi. Penser aux autres ne peut qu'être bénéfique et créer une chaîne humaine. Bonne idée, à tenter.
- Cette idée de communication en silence me terrorise. Cartésien je pense qu'internet peut amener des gens différents à communiquer, pourquoi pas mais ce n'est déjà pas sur. Par contre je n'oserai pas parler de la charte a mes amis.
- Le silence c'est se regarder soi-même, rentrer en soi. Communiquer seul en silence ou en prière avec autrui ? non. En groupe ? Oui.
(témoignage écrit) :
Bien que n’étant pas vraiment très assuré de l’existence d’un ”Invisible ”, ni d’une “survie ” personnelle et consciente dans l’Au-delà, je me sens “associé” à ce qui vit, des êtres humains aux arbres. Je crois excellente l’idée de consacrer (au sens quasi-religieux du terme) un ou plusieurs moments de la journée (pourquoi pas aux heures solaires, celles de l’Angelus ou les temps forts de la vie conventuelle ?). Ces instants du temps seront l’occasion de prendre conscience de la solidarité de l’espèce humaine et du caractère fragile de son environnement. Ils doivent induire au respect de l’une et de l’autre. Ils peuvent s’exprimer par un temps de silence, qui est une manière de faire le vide en nous, c’est à dire tout le contraire d’être plein de soi ou “satis-fait”). Ils nous rendraient ainsi capables (au sens géométrique du terme) de percevoir, puis d’accueillir l’Autre, que celui-ci soit Dieu, ou simplement notre frère concret, ou encore traduise notre désir de co-opération avec l’ensemble de l’humanité en vue de la justice et de la paix, ou de compassion avec les plus malheureux (1° je ne dis pas avec “les plus pauvres” comme il est à la mode ; 2° attention aux bonnes intentions : se méfier de la pitié et ne pas oublier que “celui qui prétend aimer Dieu et n’aime pas ses frères est un menteur ”).
Il semble juste et bon que cet appel aux hommes et femmes “de bonne volonté” se fasse sans tambours racoleurs ni trompettes médiatiques, sans “constitutions”, sans hiérarchies, sans pétitions. C’est une condition sine qua non pour que les adhésions restent totalement libres et -surtout- pour éviter une récupération politique ou religieuse quelconque. Résister à la vieille tentation de voir dans les bénévolants des “chrétiens qui s’ignoreraient” : respectons les identités. Si le mouvement est déjà lancé, tant mieux cela confirme qu’il correspond à un réel besoin. et trace des voies.
Appellerons-nous ce temps de silence : “prière” ? (ce qui implique l’existence d’un Dieu qui n’est pas évident pour un agnostique même “de bonne volonté”) ou “méditations” ? (après tout le bouddhisme est une spiritualité athée). Peu importe. Se rassembler en silence sur un bon principe : l’amour (concrétement : justice et paix) est un honnête moyen pour ne pas générer d’inutiles désaccords sur les modalités d’application. N’avez-vous jamais fait cette expérience
d’une retraite collective en silence, où, à la fin, lorsqu’on peut parler, on constate que, d’une certaine manière, on “connaît” les autres participants, et qu’on est prêt à les aimer ?
Les conditions indispensables ont été bien posées : ni sectarisme qui refonderait de nouveaux motifs d’hostilité, ni syncrétisme qui est la négation du vrai respect. Que ma culture s’enrichisse de ce que les autres peuvent m’apporter d’ouvertures, comme, je l’espère, la mienne peut en enrichir d’autres. Mais ni pluriculturel, qui est la mort d’une nation unie, ni patchwork informe, constitué des débris, voire des rebuts des cultures confrontées. La liberté est la seule dimension “divine” de l’homme, durement payée, il faut, quoi qu’on fasse, la lui conserver sans pour autant l’idolâtrer.

7° Réunion du 5 mai 97 : "Les Eglises ou autres assemblées humaines, sont-elles pour moi,         pour les autres, porteuses d'espérance ?"
Des associations m'ont aidé à avancer dans la vie, pas des "assemblées". J'ai appris la fraternité         entre cultures et "races" différentes à travers le scoutisme, Tourisme et Travail, et surtout les Auberges     de Jeunesses. En tant qu'adulte ce sont les associations culturelles qui ont été porteuses d'espérance (Communauté de Taizé, Groupes étudiants, biblique...) Avec l'Eglise (= Institution) je vis un amour déçu, mais je garde un bon souvenir de la Maison des Chrétiens et des Assemblées Oecuméniques de Prières.
Le Groupe Pingouins a permis l'échange entre ami de bonne volonté, mais pas d'espérance    eschatologique.
Les Partis, Syndicats et autres assemblées professionnelles sont décevants. Ils révèle le carriérisme de leur membres ou chapelle, mais non l'engagement "au service". Les associations sportives vont du pire (foot !) au meilleur. Dans les Eglises c'est pareil. Les associations caritatives, sauf exception pour confirmer la règle (ARC !, à laquelle je reste fidèle) ont des membres très dévoués.
J'ai toujours eu l'impression de vivre en marge des assemblées ou groupes, et j'ai souvent choisi des activités marginales. La première association vraiment fraternelle a été les Pingouins, puis dans ma paroisse ou tous sont accueillis. L'espérance trouvée dans un groupe est liée à une transcendance, religieuse ou pas.
Les assemblées porteuses d'espérance pour moi = le pensionnat, les petits frères des pauvres (solidarités avec pauvres, ou vieillards), la chorale. La communauté de Taizé a été très importante.
Une assemblée doit être portée par un idéal très fort ou/et la prière.
Les assemblées porteuses d'espérance pour moi = ma famille, Frères des Hommes (découverte du Tiers monde et du militantisme), bibliothèque d'enfants (travail en groupe), catéchisme (lieu d'écoute et d'échange), puis 23 ans chez les Pingouins (amitié, confiance).
Les pingouins sont aussi pour moi une assemblée d'amitié et un tremplin d'espérance. La vie      courante, apporte des petits signes d'espérance, encore faut-il leur être attentif, par exemple une    rencontre, un regard, une phrase, ...
Les pingouins ont été ma première association apportant des moments de partage apprécié. l'Eglise est une Institution destinée à faire croire n'importe quoi. Le bouddhisme est plus respectueux de l'homme et de sa liberté.

La pension, puis une famille amie m'ont permis de découvrir l'importance du groupe. Les pingouins sont le premier groupe ou je vis l'écoute et des relations très humaines fortes. Des stages professionnels sur la communication et la connaissance de soi ont également été très riches.
Je n'ai pas encore rencontré d'association porteuse d'espérance. Ni l'Eglise ni la famille ne remplissent ce rôle. J'ai l'impression de me laisser balloter par la vie en attendant que les vraies questions se posent à moi.
Les assemblées porteuses d'espérance pour moi = le collège avec de fortes personnalités porteuses de foi et de lumière, les familles nombreuses , les pingouins patchwork de gens trés différents.
Toute association n'apporte que ce qu'elle peut, mais on ne peut vivre seul. La vie associative est une parenthèse, hors de l'espace et du temps habituels, qui donne l'espérance nécessaire à la vie "normale".
Une assemblée porteuse d'espérance est celle qui permet de mener à bien des projets. Pour moi cela à été : le scoutisme, créer une famille c'est à dire bâtir au jour le jour, l'Eglise bien que non parfaite tient depuis 2000 ans. Elle avance toujours en ayant quelque chose à dire au monde. Le Centre de Recherche et de Liaison sur l'Amour et la Famille permet de valoriser les personnes et de faire un travail qui me sremble utile. Mon inquiétude = la non transmission des "Valeurs" aux jeunes.
Tout groupement à but lucratif est désespérant, exemple la situation crée par la France en Afrique. Les associations artistiques ou culturelles sont porteuses d'espérance car elles respectent la différence. La famille donne un cadre de vie, mais est-elle porteuse d'espérance ?

8° Réunion du 16 juin

Pas de compte-rendu ? =  bilan de l'année et projets pour la suivante.

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