LANDEVENNEC.
WEEK-END du 25-26 Avril 98
Présents 15 personnes
C'est le premier contact de Gilbert avec l'équipe A.P.M.A. - du moins avec les présents à ce week-end. En plus de la joie de faire connaissance, c'est l'occasion pour tous de mieux réaliser ce qu'est l'A.P.M.A., reliée à la Mission de la Mer, et de faire découvrir par les alliés eux-mêmes ce qu'ils attendent de telles rencontres dans cette structure.
L'après-midi du samedi est réservé au thème :
- Le virtuel ce qui est proche du rêve, de l'utopie, de l'imaginaire... mais aussi ce qui est en puissance qui rejoint le projet : on part d'une idée, d'un rêve que l'on va chercher à réaliser.
- Face à l'informatique des élèves y rentrent facilement, d'autres non et en faisant des boulettes énormes. Pourtant son importance est de plus en plus grande, elle est partout et pas sans aspects négatifs :
-la rapidité avec laquelle le matériel vieillit : on a beaucoup d'ordinateurs qui ne servent p/us à rien,
-les effets de la Bourse sans s 'occuper des conséquences de déplacements d'argent très rapides,
-la nécessité du maintien à niveau, avec ce matériel vite périmé, ne diminue pas la quantité de travail.
INTERNET offre des aspects positifs…dont des retrouvailles de membres d'une même famille...
Et la virtualité de notre vie ? Ou 'est-ce qui en reste après ? Le côté éphémère des idées, des sentiments, amène à définir ce qui est important dans les quelques années que l'on passe ici...
-Je n’aime pas les images de synthèse. Où est le vrai ? ou est le faux ?
- La crédibilité de l'image n 'existe plus. Pour ceux qui travaillent sur des images virtuelles aucune photo n 'est fiable.
- Dans le virtuel il y a aussi le rêve qui est une part importante de la vie. Cela peut n 'être qu'une embellie dans le quotidien, une fuite de la réalité. Le rêve nocturne je l’entretien. Bien sûr il faut revenir à la réalité.
- Le virtuel je le vois comme un rêve pour bâtir ma vie. J'ai rêvé les choses...je veux y arriver et suis déçue quand le réel ne correspond pas. Il y a une part de hasard dans la vie et pourtant, en gros, cela a correspondu à mes rêves (de visiter des pays entre autres). La vie, pour moi c‘est toujours le futur mais toujours avec la peur. J’ai peur du virtuel qui empêcherait l'humanisation, peur du matérialisme mais cependant favorable à ce qui favorisent la communication (le Brésil via INTERNET par exemple).
- Je vis en permanence tourné vers le futur avec même parfois des difficultés vivre le présent. Je suis devenu chercheur dans le nucléaire. Enfant en milieu rural, je l’avais rêvé, imaginé et je me voyais travailler dans cette énergie. Je suis de nature optimiste. Je crois l'homme créé à l'image de Dieu, avec une capacité d'amour. Il faut lui faire confiance. Où va l'humanité ? Je reste optimiste, l'Homme sait trier et corriger ses erreurs; Quand on est dans la recherche on voit les deux faces de tout . Il y a toujours un positif possible.
Les moyens de communication actuels suppriment le temps, les distances et les coûts. Ils vont révolutionner le monde qui devient un village. La peur s’estompera par la découverte des autres
- A la Mission de la Mer, le thème de l'année était “Regarder, évaluer, témoigner”. Ce qui intéresse tout le monde, c 'est le vécu, au ras des pâquerettes. Le virtuel, construction de l'esprit à partir du réel et de l'imaginaire présente parfois un danger de perte de la qualité de l'homme. L 'informatique a entraîné une perte de la personnalité et de la liberté à bord des bateaux. Le témoignage de foi doit se faire dans le vécu, pas dans les élucubrations virtuelles. Des évêques qui n'ont jamais été en paroisse sont dans le virtuel (comme une revue émanant de Rome I). Un monde rêvé, oui, mais il faut rester lucides.
- La vie est monotone sans rêves. Je rêve mais en gardant les pieds sur terre. La complexité croissante me fait un peu peur; En couple on a fait un stage sur ordinateur; On a appris beaucoup de choses, mais Internet?... Je ne sais pas si ma part de rêve va jusque là.
- Dans le monde hospitalier, le n'ai pas connu le monde virtuel mais une certaine utopie pour croire à p/us de solidarité, améliorer les choses, les rendre moins dure.
- J'ai rêvé ma retraite ;je suis un peu déçue mais je me projette dans mon futur départ en ISRAEL (un an en humanitaire avec des enfants handicapés). Je rentre de BULGARIE. Grâce à Internet, il y a des communications immédiates. Par contre, j'ai vu l'enfant captivé, jouant longuement seul, oubliant les copains présents...
- C 'est un monde qui m'est étranger au monastère. il y a de l'informatique mais je ne cherche pas à savoir. C 'est un monde qui fait peur parce qu'il conditionne. Je crois au virtuel que l'on construit soi-même, mais le futur ne s 'est jamais passé comme je l'avais imaginé. Le futur ? on verra. J'ai une philosophie du présent. Ma vie spirituelle, je crois la vivre dans le présent. Je n'imagine pas une relation avec Dieu. Je vis dans des conditions concrètes au jour le jour; La lecture d'une vie de Saint ne m 'intéresse pas. Je suis moi. Si on ne fait pas de projection dans le futur; tout s'arrête mais par goût et tempérament cela ne m'intéresse pas. J'ai un peu peur des gens qui rêvent et de la prospective.
- Dans le virtuel, il y a un peu de mensonge. On fait son mea culpa sur l'esclavage et aujourd'hui ? Dans l'attitude des chrétiens. combien changent de vie après avoir chanté de beaux textes? Dans la société, dans l'Eglise, beaucoup vivent dans un monde qui n 'existe plus (l'institution mais des paroissiens aussi.
- Une chose m 'a choqué, inquiété et déçu. pas possible de consulter directement le chirurgien d'hôpital vu il y a 10 ans. Il n 'opère plus car il n y a pas assez d'argent dans le service de chirurgie cardio-vasculaire (problème des enveloppes). il faudrait aller en clinique. C'est la médecine à deux vitesses à cause de décisions déconnectées de la réalité humaine.
- Enfant, j'ai aimé les contes de fées, la fiction, mais la vie est courte et je n'ai pas le goût de ce qui est déconnecté du concret. Le rêve qui m 'intéresse repose sur une espérance assez fondée pour se réaliser. Là, je le pense essentiel car il me fait découvrir des désirs et va m'inciter à découvrir et mettre en œuvre les moyens pour y parvenir avec plus ou moins de réalisme. Ce qui me fait coller au réel c 'est une vie relationnelle et de communication avec le seul absolu de ma religion aimer.
- Pour ce qui est du virtuel, va-t-il permettre de vraiment communiquer (au-delà de l’information) ? va-t-il humaniser (ou évangéliser) ou “désociabiliser” les gens ? Loin de ces usages, je verrai dans quelques années je n'écris qu'en manuscrit et je n 'utilise que le téléphone ! Mais sur le plan de l'information, j'admire ces découvertes.
- Comment mes racines m'aident à vivre aujourd'hui ? Je vis assez souvent dans le passé. J'aime l'histoire, la recherche généalogique, les archives. Faire vite et beaucoup ? Vu sur un reportage TV d’un ouvrier marocain travaillant en Belgique . “Nous avons mangé les heures supplémentaires que nos fils pourraient faire maintenant”. C'est une remise en cause du chômage.
- Nous vivons la “découverte ” et l'ouverture dans le métissage familial. Une eurasienne, une musulmane, une coréenne et 2 enfants vietnamiens adoptés i Il faut être positif.
- Ma vie est bien compliquée depuis 5 ans. Il m 'a fallu du temps pour retrouver un équilibre conditionné par 3 équilibres (3 enfants, mari paralysé, et moi. Cela m 'a appris à faire le tri entre ce qui est important maintenant et ce qui l'était avant. J'ai pris conscience de l’existence d'un réseau de famille et d’amis. Je pense qu'on a beaucoup lus de ressources que l'on croit. J'ai appris la tolérance aussi à partir de décisions, de jugements des gens.
Assistante sociale, je trouve que les problèmes de société s'aggravent, de l'avocat à l'homme des bois. Je rencontre des gens en soins pour alcoolisme, impossibles à réinsérer; Les services sociaux sont dépassés , personne ne sait que faire.
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Le dimanche matin nous consacrons du temps pour échanger sur l’avenir de nos rencontres.
Comment articuler les motivations de nos rencontres bretonnes avec les “boutiques” A.P.M.A. et la Mission de la Mer, si étrangères aux alliés majoritaires ici?...
- Je viens ici pour partager avec des gens d’horizons différents, m 'enrichir de ce qui est dit, réfléchir sur un thème que j'apprécie. Je suis étranger à la dimension Terres australes, Mission de la Mer; J'ai des engagements sur SAINT-BRIEUC dont je voudrais me dégager un peu, donc pas question d'être “foyer relais”.
- Cela m 'intéresse de venir dans un lieu magnifique, de réfléchir sur un thème. Tous .contents de se retrouver dans un moment d'amitié. Le week-end est retenu d'une année sur l'autre. J'apprécie beaucoup mais, hier soir, pendant l'exposé (Gilbert et Yvon pour la Mission de la Mer) j'étais dépassée. Tout n 'est pas négatif... j'ai compris un peu comment fonctionnent les réseaux mis en place. C 'est très loin...
- C 'est un lieu pour réfléchir ensemble. On écoute, on est écouté. On a son mot à dire et ce n'est pas partout. On ne se sent pas jugé. On partage sur un thème qui réveille des choses et dont on ne discute pas forcément avec son partenaire On communique ce que l'on pense. On peut tout dire ici,' même sur l’Eglise. Je comprends le réseau... il faut faire un bilan... ce n 'est pas toujours agréable.
-C 'est une longue histoire qui a profondément marqué ma vie, fidélité et reconnnaissance à ce qui m 'a été apporté.
Je découvre maintenant l'amitié, à travers la France : un trésor ; il y a une capacité d'échange, en toute confiance, sans crainte d'être jugé ou mal compris. Je dois sans doute à cela d'être resté dans l'Eglise catholique.
Les Pingouins sont extrêmement importants pour moi. Au départ, anti-curé, anti-Eglise, j'ai rencontré Jean VOLOT avec des opinions semblables. Cela m'a retourné et j'ai fais la découverte du message du Christ Je pense qu’il faut continuer à passer des relais comme depuis les apôtres.
C 'est un moyen de se regonfler, de partir vers les engagements qui sont les nôtres. C'est un mélange prodigieux pour découvrir d'autres modes de pensée dans un partage extrêmement riche.
- Ce que j'aime, c 'est l'ouverture d'esprit, la liberté de partage dans une assemblée chaleureuse où l'on est content de se retrouver mais je n'ai pas trouvé de réflexion religieuse ? ( je suis arrivée en retard).
Avec les épreuves de la vie, j'ai l'impression de vouloir revivre dans un souffle de liberté et cela me donne l'impression de m 'éloigner des valeurs évangéliques. Mais' je pense que ces rencontres d'un groupe de relations humaines chaleureuses sont à continuer;
- Je suis ici au titre de la Mission de la Mer mais on tient beaucoup à l'A.P.M.A. On y adhère pleinement : partage, amitié, écoute, avec une liberté plus grande qu'à la Mission de la Mer et une confiance totale. Ca ne sent pas l'action catholique d’il y a 50 ans ! Concernant l’accueil des marins, beaucoup de bénévoles n’avaient aucun lien avec la marine (c’est l’usage des langues étrangères qui les ont amenés).
- C 'est un week-end privilégié.
- Il permet de “poser”. J'apprécie le cadre du monastère, la prière des moines, l’écoute malgré les différences, la bonne humeur
L 'A.P.M.A. me dépasse, mais elle donne du dynamisme au groupe et l'association a besoin du groupe. Je vis la même chose en A.C.G.F Ici le cadre est différent, les personnes différentes. Je tiens à ce week-end.
- Invité depuis le début, je suis sûr que c 'est moi qui reçois. C 'est une fenêtre qui s'ouvre sur un autre monde. Je sens des chrétiens qui cherchent à vivre. Je sen votre regard et votre attachement à I'Eglise malgré tout, sur le ton d'un souhait. Je partage tout... ce climat de liberté, sans peur d 'être ridicule. On ne se cache pas. C 'est un climat de confiance. Le partage sur la foi est parfois très fort.
-Sur la route, en vous rejoignant tout de suite, j'écoutais une émission religieuse. Et je me suis posé la question . “ Qu’est-ce que je vais faire là ? ” Ce que je viens d'entendre m 'a mis dans un bain religieux. Je ne me vois pas engagé dans un mouvement mais vivre au milieu des gens avec cette foi que le Christ m 'a donnée. Ici ça me remet en question. Qu’est-ce qui fait qu'il y a des moines ? des gens qui se consacrent à Dieu ? Qui manifestent qu'il y a la foi ? C 'est extrêmement riche.
- C'est le moyen d'être 36 h. dans un monastère, moyen primordial de se ressourcer et partager; Ce serait avec les horticulteurs nantais, ce serait pareil !
- Cela m'a ouvert les yeux sur /'A.P. M .A. La présence du Frère Daniel nous enrichit aihsi que les interventions des participants. Les infirmières m'ont donné une ouverture autre. J'ai beaucoup apprécié leur rencontre.
-C'est un temps très fort de ressourcement dans l'année, à l'Abbaye. Le Père nous apporte beaucoup. Je regretterais la dissolution du groupe bien que nos liens soient de plus en plus distendus avec le milieu maritime.
Je regrette un peu qu’il n 'y ait pas eu davantage de ressourcement spirituel Jean-Claude a une présence très intéressante quand il est là (absent cette fois ci).
- Lorsque Frédéric et Isabelle MICHE étaient là, on se sentait davantage rattachés aux pingouins.
-Non reliés à une association, la survie est difficile . c'est un ressourcement, un élargissement, une source de dynamisme.
J'apprécie beaucoup ce groupe, la présence du Père Danie!, llambiance paisible et recueillie du monastère et tout ce qui a été dit sur la qualité du partage.
Mais petit à petit - au bout de 12 ans de retraite de navigant - mes engagements purement terriens et amplement suffisants font que je me sens de plus en plus “côté alliés”. Ainsi je désire très fort qu'un autre foyer prenne le relais en souhaitant aussi fort que ces rencontres perdurent dans ce lieu, avec une rencontre sous/régionale (au Nord et au Sud Bretagne).
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Quelques réflexions sur les textes du dimanche à partir de la constatation “ Jésus-Christ ressuscité n'est pas reconnu d'emblée ” :
“ Il n'est pas reconnu par son aspect, ses paroles, mais à ses actes. Il faudrait que les Chrétiens soient reconnus à leurs actes plus qu'à leurs paroles.
“ Il y a un lien entre les 2 lectures. Dans la 1ère, des gens habités par l'Esprit, des convaincus. Dans la 2ème, une foi qui naît : ils ne savaient pas qui était Jésus-Christ. Ils le reconnaissent peu à peu. Dans nos vies on ne sait pas toujours que Dieu est là ”.
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Il travaillait doucement. Je le vois après.
On a parlé d'une Eglise qui n'ose pas... Ils ont osé jeter le filet, il ne s'est pas rompu. Il ne faut pas avoir peur.
“Dans un acte de foi, on sait qu'il faut le faire. Ce n'est pas trop évident. Parfois la foi est obscure”.
“Le Christ demande de l'irrationnel parfois”.
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PROPOSITION DE THEMES POUR L'AVENIR
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-Les limites et les risques du bénévolat. Retraités = trouver la manière d’être chrétien ?
-L’accueil des jeunes = difficultés d’entrer dans des structures existantes : économiques, associatives, Eglise, …
-Ma vie jusqu’à la mort ? La désespérance, le vide.
-Mon credo ?
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11 absents cette année, pour cause de multiples sollicitations au mois de mai, nous incitent à envisager le prochain week-end à LANDEVENNEC les 13 & 14 mars 1999.
Gilbert aura encore l’occasion de rencontrer 2 autres membres du groupe (Marie-Thérèse et Henry) à Saint-Laurent le dimanche soir, 1 troisième (Gwennola) trop occupée n’ayant pu se libérer.
Tous ceux qui ont rencontré le père Jean de la Croix (Robert) seront sûrement heureux d’apprendre qu‘ils peuvent le lire : “ La falaise et l’horizon ” (Desclées de Brouwer) est sorti en librairie.
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