Le Pardon (1999-2000)

LE HAVRE

16 janvier 1999

Le tour de table a donné lieu aux réflexions suivantes :

Remettre l’homme debout est lié à la notion de péché originel. Cela fait référence aux notions de bien et de mal. Problème de définition de la faute.
Il existe plusieurs niveaux de pardons : pardon entre personnes, pardon entre communautés. Pour le pardon chrétien, Dieu intervient.
Le problème du pardon est extrêmement complexe. Il y a nécessité de tout remettre à plat entre deux ‘’partenaires’’ pour pouvoir bâtir un pardon qui nécessite ou non un oubli.

Indépendamment du pardon, il faut, dans certaines situations ne pas oublier. (toute idéologie, aussi bonne soit-elle, peut être retournée en son contraire. Dans le cas de l’Erika, comment pardonner à ceux qui vont toujours au moindre coût par recherche du profit maximum. (toujours le problème du bien et du mal).
Comment pardonner à cette société qui brise l’homme, surtout quand on en est victime ? Tout est-il pardonnable ? (rendre à César …)

Tout n’est pas sur le plan du pardonnable (pavillons de complaisance … ) et pourtant on pilote des navires sous pavillon de complaisance.
Ne pas pardonner à la société, … la changer ?
Le bien et le mal étant imbriqués l’un dans l’autre, nous sommes amenés à des compromissions. Rester conscient des compromissions et vigilants sur les limites de l’acceptable.

Les contradictions de la société se retrouvent en chacun (et vice-versa)
Le pardon peut exister sans référence à la foi chrétienne. A travers le pardon, tirer la leçon des fautes.

Il faut conserver la mémoire collective (croisades, St Barthélémy, ...). dans la conscience collective on voit une évolution qui comporte des progrès (on ne refait plus les croisades … comme elles ont été faites, création du TPI, condamnation de Milosevic, Papon, Pinochet, …)
Quel pardon peut-on donner à quelqu’un qui ne reconnaît pas de faute ? Au nom de quel humanisme pardonner alors ?