Eau Source de Vie

Aix-en-Provence. 10 novembre 2003

14 présents, deux absentes excusées

J’aime l’eau sous toutes ses formes (moi, pluie, massages sous l’eau…). Dans nos régions, il faut trouver un équilibre dans l’usage de l’eau, pour éviter le gaspillage. L’été 2003 a malheureusement montré que la déshydratation, c’est la mort.

L’eau est esthétique ; elle paraît indispensable dans un paysage. Notre corps en est composé dans une forte proportion. Chez moi, le bassin est en effet source de vie (oiseaux…). J’ai remarqué que le bruit d’un jet d’eau mince me calme, mais celui d’un jet plus gros me stresse. Le désert est l’image de la mort, tandis que je conçois le Paradis comme une serre humide avec des oiseaux. Les sources chaudes en Andorre, les brumisateurs : quel plaisir !

Manifestation du désir chez la femme, l’eau est bien sûr, source de vie. Mais il n’en faut pas trop. C’est une question d’équilibre, et on le ressent par exemple quand on sort d’un avion dans les pays chauds et humides.

Je suis d’origine suédoise et mon pays regorge de lacs. Le survoler est une émotion identitaire. Quand j’ai découvert la Méditerranée, je l’ai d’abord perçue comme un immense lac ; c’est trop ! La mer peut tuer, tandis que le lac est associé pour moi à la vie, de même que le torrent. Toute eau n’est pas source de vie !

Le globe terrestre est en majorité recouvert d’eau. Tout vient de la mer (cycle : évaporation, pluie, ruissellement, etc…). Je suis très bien dans l’eau et refuse de recouvrir ma piscine d’une bâche, ce qui me priverait du spectacle de l’eau. J’adore aussi les douches, que je prolonge avec plaisir. L’eau est indispensable au règne végétal, et je suis un grand amateur d’arbres.

Etant plongeur professionnel, l’eau est mon élément. Je termine souvent les séances par une plongée solitaire, pour mon seul plaisir et me « purifier » l’esprit, et j’aimerais bien devenir dauphin ! Je préfère l’eau sauvage à l’eau domestiquée et me verrais bien aussi en gardien de phare. Toutefois je n’apprécie pas trop de recevoir l’eau (pluie, douche) et préfère m’y plonger.

Je suis provençal, né à Cavaillon, et je connais la valeur de l’eau, qu’il faut aller chercher, canaliser, économiser. Par contraste, les pays verdoyants où elle est abondante et ne demande pas d’effort, m’attirent. Si nous n’avons pas manqué d’eau l’été dernier, c’est grâce aux efforts de nos Anciens.

J’ai vécu en Afrique, et compte plusieurs hydrologues dans ma famille. Il y a de l’eau là-bas, et dès qu’elle apparaît, c’est la vie (oasis…) – mais pas l’eau salée ! Il faut aussi se rappeler que l’eau peut véhiculer des microbes et être source de mort.

Pendant les 14 premières années de ma vie, en Savoie, nous n’avions pas l’eau courante. Il fallait donc aller chercher l’eau, et nous l’économisions : on se lavait en commençant par le visage et, avec la même eau, en terminant par les mains. Lorsque l’eau a été distribuée par la commune, qu’elle soit payante a scandalisé certains. Maintenant qu’elle se raréfie, je signale aux marcheurs assoiffés qu’ils en trouveront toujours….. dans les cimetières ! La mer m’ennuie, je suis un terrien.

Enfant, j’avais peur de l’eau. J’y ai pris goût plus tard, grâce à la voile, et même la planche à voile. Je retrouve le même plaisir en glissant sur la neige, et cela m’emplit de bien-être.

J’apprécie le spectacle de la mer (mon père était pilote de la marine marchande). J’aime bien me baigner en prenant tout mon temps, et l’eau est même pour moi un thérapie de la migraine. En revanche je n’aimerais pas être sous l’eau : je préfère que ma tête émerge !

Je suis originaire du bassin d’Arcachon et l’eau a toujours été pour moi un élément familier (il existe des patins de vase pour aller ramasser les coquillages à marée basse). Quand je suis, du fait de mon métier, sur une plate-forme pétrolière, je me repose en contemplant la mer, même par des creux de 8 mètres : l’océan est toujours apaisant, et il m’a manqué quand j’ai dû m’installer à Vichy (où pourtant, l’eau…). Lors de la tempête de 99 qui a ravagé les Landes, l’eau potable a été rationnée, et nous étions plus démunis que ne l’auraient été nos ancêtres.

J’ai peur de l’eau, en particulier en plongée, mais j’apprécie le bord de mer, et la nage sur le dos. Je préfère le règne végétal, et en particulier la montagne.

Né à Toulon, j’allais bien sûr souvent me baigner étant jeune, et le masque me permettait d’admirer les fonds sous-marins, que je préfère ignorer maintenant. Je m’aperçois en vieillissant que je suis avant tout un terrien (de la campagne plutôt que de la montagne). Je me permets de signaler une étymologie révélatrice : eau, Eve et … évier sont le même mot. Et les provençaux ne peuvent éviter de rendre hommage à Pagnol, dont l’épitaphe est (citée de mémoire) : « il a aimé ses amis, sa femme et les sources. » Pour les méditerranéens, le Paradis ne peut se concevoir qu’avec de l’eau (voir les 3 religions monothéistes, et les Champs Elysées des Grecs). Mais qu’en est-il pour les Indiens d’Amazonie ou les pays de mousson ? [cette fine remarque a été ajoutée par le scribe] (NDLR : André).


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