Mes signes d’appartenance ?

Aix-en-Provence. 15 mars 2004

16 présents

§        Je ne porte pas de cravate et j’aime avoir les manches retroussées, comme les paysans savoyards. Mon alliance manifeste que je suis marié ; depuis longtemps je porte barbe et moustache, comme mes ancêtres sur les portraits de famille.

§        J’ai toujours refusé les signes d’appartenance, étant individualiste et n’aimant pas me fondre dans un groupe ; je me méfie de ce qui est rassurant.

§        Je soigne mon aspect extérieur en fonction des gens et des lieux : mon mari, mes patients… Je garde les cheveux longs comme signe de féminité, et une chevalière qui me vient de ma famille, avec notre devise : Nihil sine Deo. Depuis l’affaire du voile, j’hésite à porter la croix.

§        Je me suis offert, sur le tard, une chaîne en or avec médaille et garde mon alliance malgré mon divorce. J’aime l’or !

§        J’observe en moi deux tendances contraires : désir de me rattacher à un groupe, et désir de rester anonyme. Je n’aime pas me faire remarquer par excès ou par défaut. J’adapte mon habillement en fonction des gens que je vais voir, et privilégie le pantalon plutôt que la robe depuis que je suis retraitée ou quand je suis à la campagne. Ni croix, ni médaille, par discrétion.

Mes bijoux ont une histoire et me relient à ma famille ; ainsi de ma bague de fiançailles, que mon mari m’a offerte en précisant qu’elle coûtait "le prix d’une vache" !

§        [Bijoux suite]. Ils peuvent rattacher une femme à son ethnie. Au travail, je trouve choquant que des collègues portent des bijoux coûteux quand elles reçoivent des contribuables sans le sou. Dans mon habillement, j’aime harmoniser les couleurs, et je ne me teins pas les cheveux.

§        Je suis désolée que le nom que je porte risque de disparaître, par défaut de descendance mâle, et que l’entreprise que j’ai créée s’arrête avec moi ; l’appartenance à une lignée est pour moi très importante.

§        N’étant pas croyant, je ne porte pas de signe extérieur d’une quelconque religion. Dans ma tenue vestimentaire, je cherche à être comme tout le monde, car j’appartiens au genre humain.

§        Je fais tout pour ne pas me singulariser. Au cours de deux années d’hôpital, j’étais heureux que la tenue blanche me rende pareil aux autres. Se couler dans le moule favorise la communication.

§        C’est aussi mon opinion. Je n’aime pas afficher ma différence, par ex. : ma judaïté. Dans un groupe de plongée sous-marine, rien n’affiche le "rang" ni la religion. C'est bien ainsi.

§        Je cherche aussi à me fondre dans la masse par ma façon de m'habiller, en m'affirmant cependant comme être humain de sexe masculin. J'aime me singulariser dans le choix de mes voitures (Alfa Roméo). Quant à la possible disparition de mon patronyme, elle me laisse froid.

§        J'aime les bijoux (sic !), mais ils ne manifestent pas d'appartenance religieuse. Je suis coquette mais sans excentricité.

§        J'aime me distinguer et refuse le laisser-aller ambiant. Une femme en jogging : quelle horreur ! J'ai remarqué que quand je mets une cravate pour recevoir mes patients, la relation médecin-malade est différente. Je ne suis pas sensible à la permanence du patronyme, et me sens appartenir surtout à une culture.

§        Lors d'un pèlerinage à Cotignac, j'ai été frappée par les "signes extérieurs d'appartenance" à la collectivité chrétienne du groupe de Toulon. Les jeunes ont une façon bien à eux de s'habiller. Pour ma part je me maquille très discrètement.

§        Je ne manifeste pas d'appartenance religieuse et m'habille de façon fonctionnelle, en particulier sur les chantiers. Je peux être élégante s'il le faut, mais ce n'est pas trop mon goût. L'essentiel est d'être soi-même, et bien dans sa peau.

J'ai toujours souhaité intensément me fondre dans la masse et ne pas me singulariser. Je ne pense pas qu'il soit courageux de manifester extérieurement une appartenance à un groupe ; c'est au contraire un élément de confort, car en réalité nous sommes toujours seuls.