AIX-EN-PROVENCE
AVENIR ET DEVENIR
La Sainte Baume. 8 octobre 2005
15 présents
Je viens d’avoir 50 ans et donc ce thème m’intéresse beaucoup. L’éducation des enfants est « terminée » et je suis curieuse de voir ce qu’ils vont devenir, et inquiète en ce qui concerne la profession de médecin, à laquelle se destine mon fils. Je suis optimiste pour l’ensemble du monde et pessimiste pour notre pays. Inquiète pour le devenir de la planète, admirative devant le tri sélectif en Allemagne.
Je n’ai pas d’enfants, et je suis retraité. J’en suis réduit à des questions existentielles (mon vieillissement : comment le réussir ?). Mon souhait est de garder la santé, puis d’être utile (mon métier m’aidait à avoir ce sentiment). À cause de mon refus de prendre l’avion, j’ai peur de devenir un voyageur 3e âge. Donc, l’avenir est de plus en plus court et mon devenir de plus en plus sombre.
L’avenir de la planète me préoccupe, même si je n’ai pas d’enfant ni de petits-enfants, alors j’essaie de profiter de chaque jour, comme cette belle journée de soleil.
Je ne fais plus de projet, étant donné mon âge. Pour moi, il faut vivre intensément le moment présent. Ma foi religieuse me convainc que ce que je connaîtrai « après » sera encore plus beau. Ayant échappé de peu à un accident fatal, je sais le vrai prix des choses. Vieillir, pour moi est une belle chose, je suis très heureuse de vivre, de l’amitié qui m’entoure et qui m’a été d’un grand secours dans l’épreuve que j’ai traversée…
Même chose pour moi. Je ne fais pas de projet et je vis le moment présent. On ne sait pas ce qu’il peut advenir, mes projets concernent surtout mes petits-enfants, et je ne suis ni optimiste, ni pessimiste pour l’avenir du monde. Je ne serai pas déçue, puisque je me contente du présent.
Mon espérance de vie est de 35 ans. Je doute à peu près de tout. Je vois autant de raisons d’espérer que de désespérer. Remplacer le communisme par le capitalisme n’est pas un progrès. Mes petits-enfants auront fort à faire.
On cherche à nous orienter dans nos valeurs. Les miennes sont l’amour, la spiritualité, l’équilibre. L’organisation sociale n’est pas suffisante, les biens matériels ne sont pas essentiels. J’ai envie de faire vivre les vraies valeurs, celles dont les médias ne parlent jamais. Même trouver son équilibre professionnel n’est pas tout.
Je n’arrive pas à être optimiste ; le monde va évoluer diversement car personne ne maîtrise rien. Politique et économie sont prépondérantes .Suis-je un agent économique destiné à augmenter le profit des actionnaires ? J’aimerais qu’on retrouve la valeur du travail. Mon fils a peur de l’avenir et j’ai un peu peur pour lui. Les valeurs spirituelles passent après les valeurs économiques.
D’accord avec le témoignage précédent, en plus sombre. L’humanité comme parasite sur notre planète. Quelques cas individuels louables, mais globalement, « on va dans le mur ». Inquiétude écologique, mépris pour les effets d’annonce, en fait rien de rassurant sur ce point-là. L’obstacle pour le moment vient surtout des USA. Se construire dans le travail n’est pas mon fort. Je ne suis bien que sur mon bateau, comme instructeur de plongée sous-marine. Ce que les médias (ou même l’enseignement) offrent comme « culture » est désespérant. L’abrutissement de la population est-il un objectif « politique » ? En tout cas, cela ne laisse rien présager de bon quant à l’avenir.
On est tous acteurs de notre avenir, et la sinistrose est trop facile…Dans la plupart des cas, on peut apporter aux autres : cela est positif. Etre un foyer d’optimisme actif et non plus de découragement, et cela se transmet : la gentillesse quotidienne est contagieuse. Si c’est un jour la fin du monde, reste l’espoir d’une conquête d’autres planètes.
Voyage au Vietnam et aux USA : j’ai découvert une force de vie remarquable chez ceux qui ont souffert. Exorciser les souvenirs. J’ai encore des projets…pour les autres. Je participe par la pensée et le cœur. Les minorités ethniques au Vietnam sont en perdition, et devraient s’unir pour assurer leur survie. Les jeunes qui se sont expatriés sont pourtant un espoir pour le pays. Il y a des choses qui bougent et on a un rôle à tenir.
Nécessité d’avoir une passion. Je vis mal ma retraite. Je trouve la vie injuste et je somatise. J’ai peur de la vie et je me sens inutile, démunie, bien que je sois sur le point d’être grand-mère. Je manque de projets, et n’ai pas trouvé d’activités gratifiantes. Je suis dans une période de désarroi qui se transmet à mon corps. J’ai confiance dans le progrès de la Science, mais le quotidien m’angoisse.
Je suis confiant quand je vois un jardin, quelle puissance de vie ! Quand je vois les enfants aussi, ce sont eux l’Avenir ! La nature est indulgente, malgré nos mépris. Mais la bonté, le goût de la vérité ne sont pas donnés : c’est le rôle de l’éducation. J’habite un quartier qui sera bientôt tout musulman. Dans les quartiers difficiles, l’intégration pose problème. L’évolution des USA est inquiétante, mépris de l’environnement.
Ils ont aussi la capacité de rebondir…Pour une solution dans l’espace, je suis sceptique ! Mais l’être humain a une grande capacité d’adaptation. Au terme de cette évolution, nous ne sommes pas à plaindre : dans le domaine matériel, nous sommes très heureux. J’espère que de grands esprits vont se manifester. Je suis pour construire le bonheur au jour le jour, et le transmettre. Vive Lamartine !
Témoin de changements considérables depuis la guerre. J’ai eu « l’avenir » auquel je rêvais enfant. Les forêts avancent de nouveau, la nature a une grande puissance de réaction. La terre se réchauffe, c’est sûr, malheureusement. Le cancer est moins grave que la tuberculose (contagieuse). La nourriture s’est améliorée, au moins du point de vue hygiène. On ne parle pas assez du positif. Le sort des paysans s’est amélioré. EDF est un progrès. Les facteurs avaient le culte de leur mission. Tout faire à la main : c’est moins pénible maintenant ! Inégalités dans le travail, durée hebdomadaire, salaires… Le salaire égal est une injustice. Notre société est pleine de contradictions. L’être humain a une grande capacité de réaction et d’adaptation : je suis donc optimiste. Chacun maintenant se sent européen : c’est un progrès gigantesque. Bientôt, la terre nationale ! La mondialisation est un progrès. Mais les enfants d’aujourd’hui ne bénéficieront pas d’une suite équivalente du progrès auquel nous sommes habitués. Comportement : j’ai préféré me consacrer à la recherche plutôt qu’à ma carrière. Respect de la nature : le meilleur moyen est de la connaître (ex : attitude face à l’énergie atomique) Lutter contre l’obscurantisme ! les choses n’arrivent jamais ni comme on les craint ni comme on les espère.
Etre heureuse et aimer, voilà comment je vois mon avenir. Faire la cuisine avec amour. Se réaliser dans le cadre des lois. Le fils prodigue de retour chez ses parents. Le n°2, lui, choisit de partir avec une copine d’origine vietnamienne. L’important c’est d’aimer. En aidant les voisins inondés, ou en échangeant par Internet, en logeant une chercheuse musulmane… Je vois l’avenir positif.
L’homme est comme une harpe à trois cordes (corps, intelligence et âme). Bien et mal/accompli-inaccompli, tout augmente en proportion. En lisant La fabrique du crétin j’ai eu la confirmation que la beauté est accessible à tous.
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